Vous avez eu un geste du cœur en invitant un enfant, Rayan, à passer une journée à Valence et à assister au match contre Getafe et vous vous êtes même adonnés à une petite partie de foot entre vous sur le terrain de la Mestella après le match. Qu’est-ce qui a motivé votre initiative ?
Quand il s’agit d’aider des enfants et de leur faire plaisir, je suis partant. J’aime passer un peu de temps à donner du bonheur à des gens qui nous voient, nous footballeurs professionnels, comme des gens inaccessibles et leur montrer que nous sommes des personnes comme eux, qu’on a un cœur. Quand on peut donner du bonheur gratuitement, il ne faut jamais hésiter à le faire. J’espère que Rayan est très content.
Est-ce que vous avez lu du bonheur dans son regard ?
Quand nous avons mangé ensemble et que nous avons joué ensemble sur le terrain, j’ai bien vu qu’il était émerveillé et très, très heureux. Même les cadeaux que je lui ai offerts lui ont fait plaisir. J’espère qu’il ne m’oubliera pas quand il rentrera en Algérie. Moi, je ne l’oublierai pas. Je le considère comme un petit frère. Il est très gentil, il est très bien éduqué, ce qui démontre qu’il a des parents merveilleux. Je profite de l’occasion pour saluer toute sa famille.
Cela vous a-t-il touché qu’il vous ait chuchoté à l’oreille, juste avant le coup d’envoi, d’essayer de marquer un but ?
(Sourire) Il m’a demandé de marquer. Je n’ai pas pu le faire, mais j’ai délivré une passe décisive. C’est un enfant heureux qui gardera, inch’Allah, de très beaux souvenirs de son passage à Valence. J’espère le revoir un jour à Alger.
En l’espace de quelques jours, vous vous êtes fait remettre le Ballon d’Or algérien, de surcroît par une légende du football international, Johan Cruijff, vous avez visité des associations d’enfants malades à Alger et vous avez reçu un enfant cancéreux à Valence. Peut-on dire que vous venez de passer une semaine inoubliable ?
Oui, absolument. Je suis quelqu’un de très fraternel. Je veux m’investir dans le social pour aider les malades et les plus démunis, faire profiter de mon image des associations comme El Amel et Aide aux enfants inadaptés auxquelles j’ai rendu visite. J’espère en faire davantage. A chaque fois que je pourrais faire quelque chose pour des enfants, je le ferai avec plaisir.
Avec du recul, comment a été la soirée du Ballon d’Or ?
Franchement, j’étais très heureux. Ce trophée est le résultat de beaucoup de travail, de détermination, d’implication et d’efforts. Ce sont seulement quelques minutes, mais le bonheur est intense. Je compte travailler davantage pour revivre ces courts moments. Juste après la soirée, je me suis concentré sur le match de Getafe qui arrivait. Je suis très fier de mon parcours jusque-là, mais je compte redoubler d’efforts pour réaliser des choses encore plus grandes encore. Je suis content de représenter le footballeur algérien. Je sais que je ne joue pas pour moi-même, mais pour les 35 millions d’Algériens qui sont derrière moi et qui me supportent.
Quelle a été la réaction de vos coéquipiers à Valence et des médias espagnols ?
Tout le monde m’a félicité. Mes coéquipiers et les dirigeants du club ont été très, très contents pour moi. J’espère à présent que nous donnerons, avec mes coéquipiers en sélection, une belle image de nous à la Coupe d’Afrique des nations.
Justement, c’est la trêve en Espagne et vous êtes à présent en vacances en attendant le début du stage de préparation de la CAN-2013. Peut-on dire que vous êtes désormais concentré sur cet objectif ?
En vérité, je suis en ce moment très, très fatigué. Je pars en vacances pour couper avec le football physiquement et mentalement surtout. Je suis épuisé après six premiers mois de la saison très difficiles, avec un rythme de presque un match tous les trois jours. Je vais bien me reposer tranquillement loin du foot, en famille avec ma maman à Paris. Ensuite, je repartirai de plus belle avec la sélection de mon pays pour donner encore du bonheur aux gens et faire une bonne CAN.
Sentez-vous vos coéquipiers très motivés pour réaliser une bonne Coupe d’Afrique ?
Je discutais tout à l’heure avec Medhi Lacen (entretien réalisé après le match Valence-Getafe, ndlr) et nous avions beaucoup parlé de ça. Nous croyons en nos chances dans cette compétition et cela passe par une très bonne préparation. Il va falloir bien se reposer, puis se remettre au travail. Nous essayerons de faire de belles choses.
On vous a vu, en deuxième mi-temps, demander à être remplacé. Est-ce parce que vous avez été blessé en prenant un coup ?
Non, ce n’est pas ça. Des coups, j’en reçois plusieurs à chaque match (rires). Non, c’est juste que j’ai ressenti des crampes. Je termine cette année sur les rotules. J’étais donc KO et j’ai demandé à sortir afin de permettre l’entrée d’un joueur plus frais capable d’apporter un plus à l’équipe.
Lacen et Feghouli ont longuement discuté
Après le coup de sifflet final de l’arbitre du match Valence-Getafe, Sofiane Feghouli et Medhi Lacen se sont dirigés l’un vers l’autre. Ils se sont salués et ont discuté ensemble pendant une bonne vingtaine de minutes, certainement sur la sélection nationale, qui s’apprête à disputer la CAN-2013, et peut-être aussi au sujet de la situation peu enviable du capitaine des Verts, réduit au statut de remplaçant à Getafe. La discussion était tellement passionnante et conviviale entre les deux qu’il a fallu qu’un dirigeant de Getafe presse Lacen de rejoindre le vestiaire pour partir avec ses coéquipiers pour que les deux joueurs se quittent en se donnant rendez-vous pour le 2 janvier à Alger.
Merci à Air Algérie, anciens et nouveaux !
En cette période de départs pour les vacances de fin d’année, ce n’était pas du tout évident de trouver des sièges disponibles sur le vol à destination des grandes villes européennes. Le rêve de Rayan et le projet de Feghouli n’auraient pas pu se réaliser vu que les vols sur Madrid affichaient complet dans les deux sens, n’était l’implication d’employés de la compagnie Air Algérie, anciens et nouveaux, pour trouver une place à l’enfant et son accompagnateur. Sensibilisés sur la situation, Othmane Sahbane (actuellement président de l’APC de Bab El Oued), MM. Aïssani, Antri, Chaouche et Mlle Mehdad s’étaient mobilisés pour trouver des places disponibles, qui à Alger, qui à Madrid. Qu’ils en soient tous remerciés !
Le petit Rayan a joué contre Feghouli au… Mestalla
Après avoir passé une journée de rêve à Valence, marquée par une visite d’un centre d’océanographie, une virée à la boutique officielle du club pour se faire remettre un équipement complet du FC Valence comme cadeau et une présence au stade de Mestalla pour assister au match Valence-Getafe, avec, cerise sur le gâteau, le privilège d’avoir pris une photo avec l’équipe locale avant le coup d’envoi du match, le petit Rayan, invité par Sofiane Feghouli à un week-end dans la ville espagnole, n’était pas au bout de ses surprises. La soirée a été aussi riche que la journée en matière d’émotion et de partage avec l’international algérien de Valence.
Feghouli et Lacen, deux pour le prix d’un !
D’ailleurs, il a eu droit à une surprise de taille : croiser Medhi Lacen. Venu pour rencontrer un international algérien, il en a rencontré un deuxième. Deux bonheurs pour le prix d’un ! De plus, cela s’est fait sur la main courante du terrain à la fin du match, alors que Feghouli et Lacen s’étaient rejoints pour discuter un peu. Le capitaine des Verts n’a pas manqué de saluer l’enfant et d’échanger quelques mots avec lui après avoir su l’objet de sa présence au stade.
Feghouli a mis deux petits ponts, Rayan a marqué un but
Quelques minutes plus tard, alors qu’il était déjà heureux d’avoir pris quelques photos souvenirs seul au milieu du terrain du Mestella, Feghouli lui a proposé mieux : une petite partie à deux sur le terrain avec ballon. Cela faisait plaisir de les voir tous deux s’adonner à une opposition comme deux petits enfants. Pour la petite histoire, Feghouli a mis un double petit pont aller-retour à Rayan, mais ce dernier s’est vengé en inscrivant un but, salué par un «Gooooooooooal !» d’un badaud resté dans les tribunes. Après le «match», les deux Algériens se sont serrés la main avec fair-play, comme des pros.
Le FC Valence a fait tirer la photo de Rayan avant la fin du match
Pendant cette opposition, un employé du FC Valence avait ramené la photo de Feghouli et Rayan avant le coup d’envoi du match, qu’il avait pris le soin de faire imprimer durant le match. Il l’a offerte au garçon dans une chemise pelliculée à l’entête du club. Une fois rentré à son hôtel, le petit a reçu la visite de l’international algérien qui a pris le soin de lui signer et dédicacer la photo. «Sûr, je vais lui mettre un cadre et l’accrocher chez moi !», nous a confié Rayan, l’œil brillant, également fier de toutes les photos souvenirs réalisées sur son séjour à Valence.
Le maillot de l’Algérie floqué du numéro 10, ultime cadeau
Comme c’était décidément son jour de chance, il a eu droit à un autre cadeau, tout aussi précieux : Feghouli a mis un maillot de la sélection nationale floqué de son numéro 10 sur chaque épaule. «Lequel choisis-tu ? Le vert ou le blanc ?», a-t-il demandé à l’enfant. «Le blanc», choisit Rayan. «Il est à toi», lui a rétorqué le joueur en l’aidant à le vêtir. Bien sûr, il le lui a signé aussi, mais cette fois-ci, sur le dos, juste au-dessus du numéro, après avoir signé le maillot de Valence qu’il lui avait offert sur le devant. C’est à minuit passée que Rayan est parti se coucher après avoir fait un bisou à «aâmmou Sofiane», comme il l’appelle. Le lendemain, retour sur Alger, la valise chargée de cadeaux et la tête emplie de souvenirs.
Ses parents et l’association El Amel à son accueil à Alger
A son arrivée hier à l’aéroport d’Alger, une nouvelle surprise attendait l’enfant : sa famille et des membres de l’association El Amel était à son accueil. Une petite banderole en confettis était déployée : «Welcome Rayan». Il y a eu même quelques youyous qui ont fusé, à la grande surprise des personnes présentes dans le hall 1 de l’aérogare. L’espace d’un séjour de deux jours à Valence, le petit est devenu une star. Surtout, il est devenu l’incarnation des petits bonheurs qu’on peut procurer à des enfants malades par de simples petits gestes. La souffrance, ça se soigne aussi autrement que par des traitements.
Fergani : «Feghouli est un bon Ballon d’Or»
Depuis le 5 septembre dernier, Ali Fergani est directeur sportif du CAB. Invité à la 12e cérémonie du Ballon d’Or, l’ancienne gloire du football algérien dira au sujet de la fête organisée en partenariat entre notre quotidien et le journal El Heddaf, que «la cérémonie s’améliore d’année en année. Feghouli est en nette progression, ce qu’il fait avec Valence ou en Equipe nationale l’atteste. Il est devenu une pièce maîtresse. Il est fin, il marque. Je le considère comme un bon Ballon d’Or.»
«Halilhodzic ne fait pas confiance aux gardiens de but locaux»
Ali Fergani était aussi un ancien sélectionneur des Verts. Il passe en revue cette sélection version Halilhodzic et s’arrête essentiellement sur des faits marquants. Concernant les gardiens de but, il parle de Mbolhi et des autres qui ont été choisis par le sélectionneur des Fennecs : «Mbolhi ne joue pas en club, cela n’a pas empêché le sélectionneur de lui faire appel. C’est rare de voir un gardien de but qui ne joue pas mais qui risque de se retrouver titulaire. Ce qui me pousse à dire que le sélectionneur ne fait pas confiance aux gardiens locaux. Doukha n’était pas mauvais lors de sa dernière apparition. Avec Cédric, les deux portiers doivent prouver leurs qualités. Ils ne peuvent le prouver que si on leur fait confiance.»
«Je suis surpris par l’absence de Djebour en sélection»
On a profité de l’échange que nous avons eu avec Ali Fergani, pour essayer de connaître son avis sur les joueurs non convoqués par Vahid Halilhodzic, comme Djebour. L’ancien capitaine des Verts des années 80 dira : «Je suis surpris de constater l’absence de Djebour dans cette liste du sélectionneur. Cet attaquant marque avec son club dans le championnat de Grèce. En plus, je trouve que l’Equipe nationale manque d’attaquant. Il n’y a qu’Aoudia de l’Entente, Slimani du CRB et Soudani qui évolue au Portugal. Je trouve que le nombre d’attaquants est insuffisant.»
«Djabou a des qualités !»
Il n’y a pas que Rafik Djabour qui bénéficie du soutien d’Ali Fergani, pour ses qualités de buteur bien évidemment, comme le dit le directeur sportif du Chabab de Batna. On sent de la déception chez Fergani par rapport à l’absence de Djabou : «Djabou a des qualités, il commence à gagner des galons avec le Club Africain. Il n’a pas eu sa chance et les blessures ne l’ont pas épargné. Il méritait d’être pris en sélection.»
«J’ai proposé 3 étapes au conseil d’administration du CAB»
«J’ai rencontré les membres du conseil d’administration de la société sportive du CAB lors d’une réunion qui s’est déroulée au cours de la semaine. J’ai fait part des propositions en vue d’une prospection de jeunes au niveau de la commune de Batna. J’avais dit qu’après trois mois, je rendrai compte de mon travail. Le moment est venu de le faire. Le stade Sefouhi mérite de connaître des améliorations. Comme un vestiaire propre aux seniors et uniquement aux seniors. Il y a de la place pour l’installer. Tout comme un vestiaire pour les jeunes. Il est important que les jeunes côtoient par moments les seniors. J’ai constaté que la chaudière était en panne. On m’a promis qu’elle sera réparée. Je ne pourrais avancer que si le club consacrait 10% seulement du budget consacré à l’équipe seniors. A partir de là, on pourra faire du bon travail avec les jeunes catégories.»
«Les vacances d’hiver seront consacrées à la prospection de 200 jeunes des lycées de Batna»
«On va effectuer une prospection en trois étapes. Dès dimanche (aujourd’hui, Ndlr), on va entamer une prospection de jeunes nés entre 95 et 96 des lycées de la ville. Deux journées de tests se dérouleront à Sefouhi et les deux suivantes au complexe Kechida. Deux-cent jeunes sont attendus pour faire leurs preuves. Les meilleurs seront retenus et feront partie des jeunes catégories du CAB. Cette sélection se fera en ma présence et en compagnie des entraîneurs des petites catégories que je tiens à féliciter pour le travail qu’ils fournissent dans des conditions assez difficiles.»
«En mars, on fera la prospection des jeunes nés entre 97 et 98»
«A partir du mois de mars et durant la période des vacances de printemps, on fera la prospection des jeunes nés entre 97 et 98. Cela se fera en collaboration avec les enseignants de sport des lycées de Batna. En juin, ce sera au tour des jeunes nés entre 99 et 2001 de passer des tests. Je profite de cette occasion pour remercier le DJSL, Iltache, et Bouhidel, le secrétaire général des sports scolaires, et Zaoui, le SG Sports pour tous pour leur collaboration dans la réussite de cette tâche. Je tiens à préciser que nous n’avons pas oublié les jeunes exclus du système scolaire. Nous mettrons sur pied une cellule qui contactera ces jeunes pour les inciter à venir passer des tests.»
