Malgré son statut d’international et surtout de joueur de haut niveau, Sofiane Feghouli ne s’est pas empêché de penser aux enfants malades. Le milieu de terrain du FC Valence, très sensible à l’égard des enfants, notamment ceux qui souffrent de maladies chroniques, a décidé de faire un geste envers l’association «Alif», qui défend les droits des enfants atteints de trisomie. Cela s’est passé hier dans la matinée au siège des journaux Le Buteur et El Heddaf où il a rendu visite à notre rédaction. Au terme d’une rencontre avec le petit Abderaouf, Feghouli a tenu à lui offrir son maillot aux couleurs de l’emblème national avec lequel il a pris part au dernier match face à la Gambie, avec le célèbre numéro 10. Cette opération a été appelée par l’intéressé «10 du cœur». Pour sa part, le petit Abderaouf n’en croyait pas ses yeux, en voyant devant lui son idole qui fait les beaux jours du FC Valence, un des grands du football espagnol.
Il a reporté ses vacances uniquement pour ce geste caritatif
Retenu par les rencontres de l’Equipe nationale depuis la fin du mois de mai, Sofiane Feghouli a pris part à toutes les rencontres de l’EN en ce mois de juin face au Rwanda et le Mali, pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 et contre la Gambie pour la CAN-2013. Suite à quoi, le joueur devait rentrer hier dans la matinée, chez lui à Paris, à bord du premier vol. Mais pour faire plaisir à ce petit, après avoir eu vent des sentiments qu’il a pour lui, Feghouli a décidé de reporter ses vacances d’une journée, uniquement pour faire plaisir à ce gosse. Son retour en France a été programmé pour hier, en fin d’après-midi.
Abderaouf lui a offert un CD du Saint Coran
Le geste le plus émouvant, c’était lorsque Sofiane Feghouli a salué le petit Abderaouf, avant de lui offrir son maillot. Très heureux et fou de joie, le petit, qui savait qu’il allait rencontrer son idole, a ramené avec lui un CD du Saint Coran pour l’offrir au joueur du FC Valence, en enlaçant son joueur préféré. Un geste qui a beaucoup touché Sofiane Feghouli qui ne s’y attendait pas. Il est à noter que Sofiane Feghouli était accompagné par un de ses conseillers, en l’occurrence Habib.
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«Dès qu’on m’a dit qu’un enfant voulait me rencontrer, j’ai accepté sans hésiter»
Il était prévu dans votre programme que vous partiez ce matin pour Paris (ndlr : hier), mais vous avez décidé de reporter votre départ uniquement pour offrir votre maillot à l’association «Alif» qui défend les droits des enfants atteints de trisomie. Ce geste paraît très important pour vous…
Dès que j’ai su qu’un petit voulait me rencontrer, j’ai tout de suite accepté avec un grand plaisir et sans hésitation. Croyez-moi, aujourd’hui, je suis très heureux et ça m’a fait énormément plaisir de faire une bonne action.
Ce geste s’ajoute à ceux accomplis par certains joueurs de l’EN qui n’hésitaient pas à rendre visite aux enfants abandonnés. Est-ce qu’on vous a appris à accomplir de tels gestes ?
Non, j’ai l’habitude de faire de tels gestes, je suis quelqu’un qui accorde une très grande importance à la famille. Pour moi, c’est très important d’aider les enfants, ce sont des innocents. A chaque fois que l’occasion de le faire se présente à moi, je fonce avec un grand plaisir. Pour ces jeunes, ils pensent qu’on est «intouchables», on doit donc les aider. Ça me touche beaucoup de voir des enfants dans une telle situation.
Qu’avez-vous ressenti lorsque le petit Raouf vous a pris dans ses bras ?
Oui, ce geste m’a beaucoup touché. C’est vraiment un moment plein d’émotion. Aujourd’hui, j’espère que ce maillot a fait plaisir à ce petit, surtout que les footballeurs sont généralement des modèles pour ces jeunes qui veulent les suivre.
Après six mois seulement en sélection, vous attendiez-vous à vivre des moments fraternels ?
Honnêtement, non. Je ne m’attendais à vivre une telle situation. C’est vraiment un moment magique pour moi. C’est aussi une fierté de défendre les couleurs nationales. A chaque fois que je viens en sélection, c’est dans le but de tout donner. Je défends les couleurs avec une grande envie pour honorer les 40 millions d’Algériens.
Après quatre matchs seulement, vous êtes devenu une star aux yeux des amateurs de foot en Algérie…
Comme je vous l’ai dit, je ne m’attendais pas à ça. Les Algériens ont une qualité qui est le patriotisme. Je sais que le fait d’avoir gagné une place dans un grand club comme Valence et de jouer dans un grand championnat est une fierté pour beaucoup d’Algériens. C’est cela qui a fait que le public m’ait adapté si vite. Je tâcherai de le lui rendre car pour moi, l’EN c’est quelque chose de sacré. Lorsque je viens, c’est avec beaucoup d’engouement.
A votre entrée sur le terrain ou à votre sortie, les supporters des Verts vous réservent à chaque fois une standing-ovation, qu’est-ce que vous ressentez à ce moment-là ?
C’est vraiment difficile d’expliquer. Je ne trouve pas les mots, mais je continue toujours à me concentrer sur mon travail.
Lorsque vous regardiez les matchs de l’EN des éliminatoires de la Coupe du monde 2010, vous êtes-vous dit qu’un jour, vous serez dans cette équipe ?
Oui, bien sûr. Vêtir le maillot algérien me tenait à coeur. Lorsque je voyais les matchs de l’EN, j’étais à fond avec eux. Je pensais au match durant toute la journée, je suis un fervent supporter de l’équipe d’Algérie. Actuellement en sélection, j’espère qu’on aura la même réussite pour réaliser de grandes choses.
Vous avez entamé les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, espérez-vous vivre ce qu’ont vécu vos partenaires en 2010 ?
J’espère bien vivre les mêmes moments ou plus. Jusqu’à présent, on s’est qualifiés au prochain tour de la CAN. Il faut aller doucement pour réaliser de bons résultats. Je reste positif.
Pour vos débuts internationaux, vous réalisez trois victoires et une défaite, vous attendiez-vous à de tels débuts ?
En réalité, non. On a réalisé trois victoires contre une seule défaite face au Mali. Je pense que c’est un parcours positif. Il y a une très bonne ambiance au sein du groupe, on a passé un mois ensemble en faisant preuve d’une grande solidarité. Vous savez, ce n’est pas facile de passer ensemble un mois à la fin de saison, après un grand nombre de matchs, les problèmes avec les clubs etc… Mais je pense que tout le monde a placé l’intérêt de l’Equipe nationale au-dessus de tout, c’est le plus important.
On a constaté, face à la Gambie, que votre rendement n’a pas été le même. On va dire que vous étiez moins bon par rapport aux précédentes rencontres…
J’ai joué cette saison presque soixante matchs. Je suis un peu fatigué, je pense que c’est logique. Mais j’ai joué avec le cœur et je me suis donné à fond durant cette rencontre pour l’Equipe nationale.
Vous êtes venu en sélection au moment où Halilhodzic a commencé à rajeunir l’équipe. Ne pensez-vous pas que cela vous aidera pour vous imposer en tant que leader de cette équipe ?
Moi, je suis en sélection depuis le début du projet. Tous les meilleurs joueurs algériens qui souhaitent jouer pour l’EN sont les bienvenus. Tout ce qui m’importe, c’est qu’il y’ait une bonne ambiance et que l’équipe gagne. Pour répondre à votre question, non je ne vise pas le titre de leader de l’équipe.
Qu’avez-vous ressenti après la défaite face au Mali ?
J’étais vraiment très déçu. Sincèrement, je ne m’y attendais pas, surtout après les nombreuses occasions qu’on s’est créées. Mais vous avez vu dans quelles conditions on a joué. C’était amer pour nous d’avoir surtout encaissé deux buts sur deux coups de pied arrêtés. Il faut tirer les enseignements de ce match. Il y a eu une réaction positive face à la Gambie. En tout cas, il nous reste encore du chemin à parcourir.
Vous êtes un joueur qui n’est pas trop bavard avec les médias. Serait-ce un trait de caractère ou bien vous réservez votre réponse sur le terrain ?
C’est à peu près les deux. Je ne parle pas trop. Je préfère parler sur le terrain, avec les pieds, c’est ce que je sais faire d’ailleurs.
La décision du FC Valence de prolonger vos vacances tombent à pic après une telle saison, non ?
Oui, je suis très fatigué, je n’en peux plus. Je pense que ça va me permettre de bien me reposer en compagnie de ma famille et me déconnecter un peu du football, avant de reprendre le travail pour la nouvelle saison.
Lorsque vous marquez des buts, vous le manifestez de manière assez particulière, cela suscite des interrogations, pourriez-vous éclairer nos lecteurs ?
C’est quelque chose de normal. Au moment où je marque des buts, je pense à beaucoup de choses et je pousse un cri très fort.
Vous portez le numéro 10, celui de grands joueurs en sélection, à l’instar de Belloumi et Belmadi, ce qui constitue une lourde responsabilité…
Je sais que ce numéro a été porté par de grands joueurs, comme Belloumi et Belmadi et je sais aussi que ce un numéro lourd à porter, mais je suis prêt à l’assumer comme à Valence où j’ai hérité du numéro 8 laissé par Baraja, un joueur historique. J’espère que je serai chanceux en sélection comme je l’ai été avec Valence car j’ai bien envie de faire comme Belloumi et Belmadi.
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4 matchs et déjà très populaire
En l’espace de quatre matchs seulement, Sofiane Feghouli est devenu très populaire en Algérie et bien aimé par le peuple. Durant sa visite hier au siège du Buteur, il a rencontré d’énormes difficultés à circuler dans les rues d’Alger, les fans l’ayant vite reconnu n’ont pas voulu rater l’occasion de se faire prendre en photo avec lui et pour des autographes également. Le milieu de terrain du FC Valence, qui a apprécié sa popularité, ne s’attendait guère à être adulé de la sorte par le public algérien alors que cela fait peu de temps qu’il joue avec l’EN.