Feghouli : «Je vise une 2e et 3e consécrations pour battre tous les records»

Feghouli : «Je vise une 2e et 3e  consécrations pour battre tous les records»

Vous êtes lauréat du 12e Ballon d’Or algérien, on souhaite connaître vos impressions à chaud…

Je suis très honoré de faire partie de l’histoire des meilleurs joueurs algériens, ça me fait chaud au cœur. C’est un objectif personnel, ça fait plaisir de faire comme les Belmadi, Bougherra et autres…, ceux qui ont écrit leur nom en lettres d’or dans l’histoire du football algérien.

Que représente pour vous une telle distinction ?

C’est une grande fierté. Je remercie tous ceux qui ont voté pour moi. La presse, notamment Le Buteur et El Heddaf, entraîneurs et même joueurs. Je remercie aussi tous les Algériens qui m’ont soutenu tout au long de l’année.

Vous étiez sept nominés, mais cela ne vous a pas empêché de décrocher haut la main la première place…

Je ne vous cache pas, je ne connais pas les résultats du sondage. Je n’ai pas eu vent des chiffres, mais je pense que c’est quelque chose d’énorme. Beaucoup de joueurs algériens se sont illustrés cette année, c’est dire qu’ils pouvaient, eux aussi, remporter ce trophée. Je profite de cette occasion pour remercier mes coéquipiers de la sélection, mon club le FC Valence, et mes entraîneurs qui m’ont aidé. Je remercie aussi ma mère et mes frères qui m’ont beaucoup soutenu.

Justement, aujourd’hui vous avez eu une pensée particulière…

Oui, pour ma famille qui m’a aidé. Il y a aussi les clubs, tels que le Red Star, le Paric FC, Grenoble Foot, sans oublier le FC Valence qui m’a beaucoup encouragé.

Vous attendiez-vous à l’emporter ?

En réalité, je ne m’attendais pas à de tels suffrages. Je sais qu’il y a des joueurs qui l’auraient aussi mérité, vu leurs performances durant l’année. En tout cas, ça me fait chaud au cœur. Je suis content et très heureux.

Votre avis sur les six autres nominés, Djabou, Mesbah, Slimani, Lacen, Soudani et Kadir…

Ce sont de très bons joueurs et de très bons amis à moi. Cela veut dire tout simplement que je fais mon travail comme il se doit. Je dois continuer à le faire, pour essayer de remporter une seconde consécration consécutive qui était, pour moi, un objectif personnel. Je suis ravi d’entrer dans l’histoire.

Avant de rejoindre la sélection algérienne, êtiez-vous au courant de l’existence du trophée du Ballon d’Or qui récompense le meilleur footballeur algérien ?

Oui, bien sûr. J’étais au courant de  ce Ballon d’Or qui récompense le meilleur joueur algérien. J’ai suivi les précédentes éditions.

Par la suite, c’est devenu un objectif personnel pour vous…

Tout à fait. Puis j’ai aussi d’autres objectifs, ceux de Meilleurs joueurs arabe puis africain.

C’est votre première distinction personnelle ?

Effectivement, il s’agit de ma première récompense personnelle, après un long travail et beaucoup de sacrifices. En tout cas, je vise d’autres distinctions personnelles.

C’est une récompense pour l’Algérie…

Ah, oui. Je suis entièrement d’accord avec vous, l’Algérie, c’est le cœur. C’est avec une immense fierté que je représente mes pairs. Je sais que lors des matchs du FC Valence, chaque week-end, les Algériens les suivent avec un grand intérêt et souhaitent ma réussite. Cela me fait beaucoup chaud au cœur et c’est avec un grand plaisir de les représenter. C’est vrai, je ne joue pas seul mais sur le terrain, je fais de mon mieux pour représenter l’Algérie comme il se doit.

Cette distinction changera-t-elle votre statut à Valence ?

Sur le plan africain, oui, mais là-bas, je pense qu’il y a un entraîneur en place, c’est lui qui décide. Ça m’étonnerait que ce soit le cas. Par contre, sur le plan individuel, cela me stimulera.

De grands joueurs tels que Madjer et Saïb ont opté ouvertement pour vous…

Avoir les éloges de la part de grands joueurs tels que Saïb et Madjer est un grand honneur pour moi. Ils ont marqué le football algérien. Moi, je suis maintenant comblé d’avoir été élu meilleur joueur algérien.

Karim Ziani et Madjid Bougherra ont remporté le Ballon d’Or deux fois consécutivement. Est-ce votre objectif aussi ?

Oui, bien sûr. Moi, j’ai plein d’objectifs personnels que j’espère réaliser. Oui, je vise une troisième consécration, voire une quatrième. Je veux battre tous les records. Je suis un joueur ambitieux. Si à 22 ans, je me fixe des limites, cela veut dire que je ne suis pas ambitieux. Chaque année, je vise des trophées avec mon club, mais aussi sur le plan personnel. Avec le travail, on peut arriver, j’en suis persuadé.

Le fait de ne pas figurer dans la liste des joueurs nominés pour le trophée de Meilleur joueur africain vous a déçu, surtout que le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, avait critiqué cela…

Oui, c’est une grosse déception pour moi. Je ne comprends pas sur quels critères ils se sont basés pour désigner les nominés. Je pense avoir fait une bonne saison avec mon équipe, le FC Valence, puisqu’on a fini troisièmes du championnat puis qualifiés en huitièmes de finale de la Champions League européenne. Avec la sélection, on s’est qualifiés à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations prévue en 2013.

Pourtant, la sélection algérienne est la deuxième équipe africaine au classement FIFA…

Oui, c’est vrai. C’est pour cela que je vous ai dit que je ne comprends pas comment on a procédé pour choisir les nominés.

Tous les Algériens disent que vous avez votre place pour figurer parmi les nominés. Au fond, avez-vous le même sentiment ?

Oui, c’est une grosse déception. Lorsqu’on voit les dix nominés, je vois que j’aurais pu y figurer, mais bref, je respecte ces décisions.

Avec cette lancée, sans doute, ce sera pour l’an prochain…

Oui, j’espère inch’Allah que ce sera pour l’année prochaine, je vise une place parmi les meilleurs.

Avec cette distinction, vous n’allez recevoir que les éloges. Ça ne vous gêne pas ?

Non, ce n’est pas quelque chose qui me perturbe. Déjà avec moi-même, je suis exigeant. Je me mets la pression tout seul, je n’ai pas besoin de l’opinion publique pour me la mettre. C’est vrai, ça joue sur le moral, mais cela ne me perturbe pas comme je vous l’ai dit.

Aussi, votre nom circule dans plusieurs grands clubs, ça ne doit pas être facile de gérer une telle situation ?

Non, un joueur de haut niveau doit savoir gérer de telles situations et surtout son émotion, en faisant abstraction. Aussi, il faut savoir gérer les rumeurs et ce qui se dit dans la presse. Il n’y a que le terrain qui tranche. Le FC Valence est un grand club qui joue chaque année la Ligue des champions. D’ailleurs, c’est le troisième de la Liga. A Valence, j’ai tout pour réussir, je joue dans un grand club et avec de grands joueurs, donc, je ne cherche pas à aller ailleurs.

Vous tenez un discours sensé, bien que vous soyez encore jeune, cela montre que vous êtes un joueur mature, n’est-ce pas ?

Je suis un joueur qui garde la tête sur ses épaules. Je sais que c’est le terrain qui tranche. Un footballeur, pour être grand, c’est avec ses pieds et la suite vient après. Donc, moi j’essaie toujours de travailler sur le terrain pour atteindre mes objectifs.

Pour vos prochains matches avec le FC Valence et l’Equipe nationale, à l’occasion de la CAN-2013, vous n’allez pas sentir une pression sur vos épaules, puisque vous êtes, désormais, le Ballon d’Or algérien…

Bah, je suis fier, je pense que le Ballon d’Or ça se gagne pendant une année. Je sais qu’il faut travailler. Simplement, le plus dur dans le football, c’est de confirmer chaque année dans le haut niveau. Je suis satisfait de ma précédente saison, tandis que pour l’actuelle, je suis aussi satisfait, car je suis parti sur de très bonnes bases. Je continue à travailler pour améliorer ma progression en allant vers le haut où la pression est grande. En tout cas, ça ne m’inquiète pas, dans la mesure où moi-même, je me mets la pression tout le temps et c’est pour ça que je réussis.

Arsène Wenger n’a pas tari d’éloges sur vous…

Oui, je le sais. On m’a rapporté les propos d’Arsène Wenger. Recevoir les éloges d’un grand monsieur comme lui est une grande fierté pour moi.

Que représente pour vous  la réception du Ballon d’Or des mais de Yohann Cruyff ?

C’est vraiment une grande fierté pour moi de recevoir le Ballon d’Or des mains d’une légende comme Yohann Cruyff. C’est un grand joueur. Aussi, il y a la présence de Djamel Belmadi et de Rabah Madjer qui sont mes idoles.