Feghouli : «J’ai hâte de jouer avec l’EN»

Feghouli : «J’ai hâte de jouer avec l’EN»

Ce n’est qu’une fois au stade Mistallia qu’on a constaté l’amour et le respect que portent les supporters du FC Valence à leur numéro 8, Sofiane Feghouli.

– On va commencer par vous demander comment va votre blessure contractée lors du match ?

– Ce n’est pas une blessure. J’ai eu une forte crampe. Je ne pouvais même pas me tenir debout ou marcher. J’ai attendu un peu, je croyais que ça allait passer… J’ai donc logiquement demandé à sortir pour ne pas compliquer mon cas.

– Donc, vous confirmez que c’est juste par précaution que vous êtes sorti et que vous serez prêt pour les ¼ de finale de la Coupe face à Levante ?

– C’est exact. Je n’ai rien de grave, et normalement, je serai d’attaque pour le match de Coupe.

– Revenons donc au match. Comment expliquez-vous cette défaite inattendue à domicile ?

– La Real Sociedad est une bonne équipe avec de bons joueurs aussi. Ils étaient bien organisés sur le terrain. Quant à nous, on n’était pas dans un bon jour. Je pense qu’on doit vite oublier ce match et se remettre au travail. Le championnat est encore long, on récupérera ces points perdus à domicile lors de nos prochains déplacements Incha Allah.

– Vous avez évolué aujourd’hui dans un poste différent que d’habitude, pourquoi ?

– J’ai eu des consignes pour occuper le flanc droit et plonger dans l’axe dès que l’occasion se présente. J’ai tâché de les appliquer à la lettre. J’ai fait de mon mieux en tout cas.

– Vous ne cessez de changer de poste depuis le début de la saison. Vous jouez à gauche, à droite, dans l’axe, ou carrément en attaque…

– Quand on est joueur professionnel, on est appelé à jouer dans différents postes. Des fois parce que la qualité de l’adversaire l’impose et d’autres fois pour pallier l’absence des joueurs. On se met à la disposition du coach sans poser de question. L’intérêt du collectif prime sur tout.

En fait, quel est votre poste de prédilection ?

– Je suis un joueur qui aime toucher le ballon. Rester dans un coin et attendre la balle… ça, ce n’est pas moi… J’aime plutôt bouger, faire des appels… et bien sûr, recevoir la balle dans les pieds. Pour répondre plus clairement à votre question, je dirais : ce que je veux, ce n’est pas jouer dans tel ou tel poste, mais participer souvent au jeu et toucher le maximum de balles durant un match.

– Vous ne faites pas que ça sur le terrain, vous défendez beaucoup aussi…

– Ça fait partie du travail. Dans le football moderne, tout le monde doit défendre et tout le monde est concerné par l’attaque aussi.

– Un journaliste espagnol nous a dit que ce qu’il aime le plus chez vous, c’est votre générosité dans le jeu et dans l’effort, qu’est-ce que vous en dites ?

– Ça me fait plaisir d’entendre ces éloges. Je donne le meilleur de moi-même sur le terrain, à chaque match, jusqu’à ce que je n’aie plus de souffle. J’ai toujours été comme ça.

On a remarqué aussi que vous privilégiez à chaque fois la passe, et ce, même quand vous avez l’opportunité de marquer vous-même, pourquoi ?

– Non, quand je suis sûr que je vais marquer, je n’hésite pas à le faire, mais quand un coéquipier est démarqué, mieux placé que moi et surtout quand ses chances de scorer sont supérieures aux miennes, je le sers sans me poser de question. L’important n’est pas qui marque, mais que l’équipe gagne.

– Quels sont vos objectifs cette année ?

– Sur le plan personnel, je veux jouer le maximum de matchs, gagner en temps de jeu et continuer de progresser. Avec Valence, je veux vraiment gagner un titre cette année. Ça serait vraiment formidable.

– L’année dernière, vous évoluiez à Almeria. Pensez-vous que ce passage était obligatoire avant de venir vous imposer à Valence ?

– Almeria fut une bonne expérience pour moi. C’est dans ce club que j’ai découvert le championnat espagnol. J’ai été blessé longtemps et c’est à Almeria que je suis revenu à la compétition. Maintenant, vous dire si c’était une étape obligatoire ou pas, je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est qu’elle m’a beaucoup servi.

– Certains disent que ce fut une mauvaise expérience pour vous, vous confirmez ?

– Je n’aime pas penser aux choses négatives. J’essaye de ne garder de mon passé que les bonnes choses, et ça me va très bien ainsi.

– Vous êtes revenu à Valence et vous avez réussi à vous imposer parmi les grands, c’est quoi le secret ?

– Comme je viens de le dire, je suis resté longtemps loin des terrains. J’avais donc besoin de retrouver mon niveau et mes repères sur le terrain. J’ai commencé avec Almeria, et cette année, je suis revenu dans mon club. J’ai fait une bonne préparation, et Dieu merci, ça marche bien pour moi. Je sais que le chemin est encore long, je continuerai donc à travailler dans l’espoir de monter encore d’autres marches.

Grenoble est le seul club que vous aviez connu en France, comment ça se fait ?

– J’ai été formé dans ce club. J’en garde d’ailleurs de très bons souvenirs. Pourquoi je n’ai pas joué ailleurs ? Franchement, je ne sais pas… peut-être est-ce à cause de ma blessure l’avant-dernière année… Le destin m’a emmené ici en Espagne et je suis très heureux d’évoluer dans l’une des meilleures équipes du meilleur championnat au monde.

– Quel est, selon vous, la différence entre le championnat français et celui d’Espagne ?

– Comme beaucoup de gens vous le diront, en Espagne, le joueur a plus de liberté dans le jeu, notamment ceux qui jouent devant comme moi, contrairement au championnat français où la condition physique et la rigueur tactique passent avant tous les autres aspects.

– En arrivant ici, il vous a fallu un temps pour vous acclimater, vous adapter à la ville, aux habitants, aux habitudes et surtout à la culture footballistique de ce pays. De ces choses-là, quelle a été la plus difficile pour vous ?

– Aucune. Je me suis tout de suite senti à l’aise. Cette ville et ce championnat me donnent la chance et surtout la liberté de faire ce que je sais faire le plus, jouer au football.

– Vous avez joué ce soir face à un éventuel prochain coéquipier en sélection, en l’occurrence Liassine Cadamuro. Comment l’aviez-vous trouvé ?

– Liassine est un très bon joueur. Je le savais avant, je l’ai confirmé ce soir. C’est un défenseur confirmé, rigoureux et discipliné dans le jeu. Il est vraiment costaud… J’espère vraiment qu’il sera avec nous en sélection.

– En parlant de sélection, quel souvenir gardez-vous de votre premier stage à Alger ?

– Que de bons souvenirs. J’ai passé de très beaux jours. Pour une première sélection, j’estime que ça s’est très bien passé pour moi. Je regrette un peu de ne pas avoir pu jouer, mais j’ai hâte d’y être la prochaine fois et de jouer, enfin, un match, un vrai sous les couleurs nationales.

– Quelle était la chose qui vous a frappé le plus en sélection ?

– Sans hésiter, je dirai l’ambiance dans le groupe. C’est une vraie équipe. Il n’y a pas de clans ou des choses dans le genre. Je suis très heureux de faire partie de ce groupe et très satisfait de ma première avec l’équipe nationale d’Algérie.

– Vous avez été blessé, puis le Cameroun n’est pas venu, en vérité, Sofiane Feghouli n’a pas encore joué pour l’Algérie…

– Pourtant, j’avais envie de le faire lors de ce stage… mais que voulez-vous qu’on y fasse, le destin en a voulu ainsi. J’ai eu d’abord la blessure qui m’a empêché de prendre part au match de la Tunisie à Tchaker, il y a eu ensuite le boycott des Camerounais pour une histoire de primes ou je ne sais quoi… Il y en aura d’autres occasions et je pourrais, enfin, honorer ma première sélection…

– Vahid Halilhodzic a la réputation d’un entraîneur excessivement rigoureux. Comment l’avez-vous trouvé ?

– D’abord, je dois préciser que je n’accorde aucun crédit à ce qui se dit ici et là sur les gens. Personnellement, j’ai trouvé le coach Vahid attachant, professionnel et très communicatif. C’est un entraîneur qui essaye de tirer le meilleur de ses joueurs.

– Donc, on peut dire que ça s’est bien passé entre vous ?

– Oui, très bien même.

– Avez-vous tissé des liens intimes avec certains joueurs, si c’est oui, lesquels ?

– Je n’ai pas eu l’occasion de discuter avec tout le monde, mais effectivement, je suis proche avec certains d’entre eux. Comme je vous l’ai dit avant, j’ai découvert une vraie famille soudée et je m’entends avec tout le monde sans exception.

– On est à moins de deux mois du premier match officiel de l’année. Ça sera face à la Gambie à Banjul. Avez-vous commencé à y penser ?

– D’abord, j’espère être convoqué pour ce match. Pour revenir à votre question, je vous dirais très franchement : non. Pour le moment, je suis concentré sur mon club. Ce match est encore loin, j’aurais tout le temps pour y penser.

– Si vous serez convoqué, ça serait non seulement votre première avec les Fennecs, mais votre premier voyage en Afrique…

– Oui, c’est vrai, ça serait une première pour moi. J’espère vraiment y être et qu’on réussisse à revenir avec un bon résultat.

– N’appréhendez-vous pas ce voyage ?

– Non, pas du tout. J’ai hâte d’y être. Il y a une première fois à tout, d’autres joueurs en sélection sont passés par là.

– Vous pensez à la Coupe du monde 2014 ?

– Oui, bien sûr, c’est le rêve de tous les joueurs. On fera le maximum Incha Allah pour y participer, mais avant, il faut se qualifier pour la CAN-2013 et commencer par décrocher un bon résultat face à la Gambie.

– On vous laisse le dernier mot…

– Je vous remercie déjà de vous être déplacé jusqu’ici pour me parler. J’espère que cette année 2012 sera bonne pour moi, pour mon club et bien sûr pour la sélection algérienne. Je saisis cette occasion pour passer le bonjour à tout le peuple algérien.

A. B.