C’est un Feghouli en super forme qui a rejoint la sélection nationale, il y a une semaine, pas très perturbé de sa suspension avec le FC Valence. Dans l’interview qu’il nous a accordée récemment, à Valence, le nouveau meneur des Verts prend les choses du bon côté : «Pour la sélection, oui, c’est un mal pour un bien, parce que je vais arriver plus frais pour le match contre la Libye qui me permettra de garder le rythme. Mais j’aurai le temps de souffler un peu, parce que n’oubliez pas que je n’ai pas arrêté depuis le début de la saison», explique-t-il, tout en nous faisant savoir que «ça fait toujours plaisir de revenir en sélection et de retrouver l’ambiance qui y règne. En plus, c’est un match très important. J’ai hâte de revenir voir mes amis de la sélection et surtout hâte d’en découdre avec la Libye (entretien réalisé avant qu’il ne rejoigne le regroupement de l’EN, ndlr).
«Les Libyens sont bons, mais ils sont surtout des provocateurs»
Justement, que pense aujourd’hui Feghouli de cette équipe libyenne qu’il a hâte de retrouver, après le match de Casa ? «Au-delà du côté provocateur, c’est une équipe qui a de la qualité quand même», répond-il. «On savait tous qu’ils allaient nous provoquer, le coach nous avait déjà mis en garde en nous montrant quelques vidéos de leurs matchs. On a bien vu que leur principal atout, c’était la provocation du début jusqu’à la fin du match, mais c’est quand même une équipe qui a de la qualité. On ne se qualifie pas à la CAN par hasard. Ils sont bons, mais ils sont surtout des provocateurs, mais comme on s’y attendait un peu, à aucun moment on est sortis de notre match. On a réalisé une belle prestation, on a répondu présents dans les duels, on a bien géré et l’objectif pour lequel on était à Casablanca a été atteint.»
«J’ai déjà tourné la page du match aller, ça ne sert à rien d’envenimer

les choses»
Durant toute sa jeune carrière, Feghouli dit n’avoir jamais vécu des incidents comme ceux qui se sont produits au match aller. «Des crachats ? Des insultes ? Peut-être une ou deux fois en jeunes, mais jamais en pro !» C’est ce qui explique sans doute le fait qu’il ait été un peu surpris par ce qui s’est passé à Casablanca, au point où il a préféré rester à l’écart de cette grande embrouille qu’il ne comprenait pas trop, malgré les coups qu’il a pris. «J’avoue que des fois, les nerfs peuvent prendre le dessus, mais je sais que je dois me contrôler pour ne pas commettre des choses inhabituelles pour moi. Je suis un footballeur et la meilleure des manières de répondre aux provocations, c’est de donner le meilleur de moi-même dans le jeu et c’est ce que je sais faire de mieux. Aussi, quand on est en sélection, on doit faire attention à l’image qu’on donne», explique le milieu de terrain de la sélection nationale qui avait bien compris le manège des Libyens. C’est ainsi qu’il a bien fait attention de ne pas aller sur leur terrain. «Les Libyens savent très bien ce qu’ils ont fait. Pour ma part, la page, je l’ai déjà tournée. Ça ne sert à rien d’envenimer les choses.»
«Dans le jeu, on ne se laissera pas faire, croyez-moi !»
Si le Valencien a senti le piège à Casablanca, en refusant d’entrer dans le jeu des Libyens, il ne compte pas baisser sa garde non plus demain à Tchaker. Il sait que la sélection libyenne va essayer de jouer toutes ses cartes, y compris celle de la provocation, en ce sens qu’elle n’aura plus rien à perdre. Comment éviter une nouvelle fois ce piège ? «On doit rentrer sur le terrain avec la détermination de gagner et de se qualifier. Comme ce fut le cas lors du match aller qui a été pour moi un match référence, surtout en ce qui concerne l’état d’esprit. On a gagné les duels, on leur a été supérieurs dans la possession du ballon, on a été plus dangereux qu’eux et on a surtout gagné. Il faudra réaliser le même match sinon mieux, si possible. On ne répondra pas aux provocations, mais dans le jeu, on ne se laissera pas faire, croyez-moi», fait-il savoir.
Et de poursuivre : «Mais ça reste un match de foot quand même. On a gagné au match aller, on a notre public qui va nous pousser à fond. On a tous les atouts en main, donc ça ne sert à rien de répondre à la provocation. On doit jouer, jouer, jouer et avoir du répondant, c’est tout.»
«Nos supporters doivent nous pousser durant tout le match, mais que ça reste dans le contexte du football !»
Sofiane Feghouli pense également aux supporters qu’il considère comme un élément très important dans cette conquête de la CAN-2013. Il sait que le public algérien va jouer un grand rôle pour la qualification, et c’est la raison pour laquelle il tient à lui adresser un message, la veille de cette importante confrontation. «Mon message est simple : je leur demande de nous encourager et de nous pousser, de la première jusqu’à la dernière minute, mais que ça reste dans le contexte du football. Simplement avec cela, on fera la différence pour aller en Coupe d’Afrique. Si on sort de notre match, les conséquences peuvent être très graves et cela, aucun Algérien ne le souhaiterait. Les supporters doivent faire très attention.»