Notifiée “verbalement” et exécutée depuis avril 2012, la mesure de licenciement n’a été confirmée par aucun écrit qui permettrait aux fonctionnaires concernés de se tourner vers la justice.
Le calvaire de plus de 26 syndicalistes (responsables et autres adhérents) de la Fédération nationale du secteur de la justice n’est pas près de finir. Licenciés abusivement au lendemain de la grève du 10 avril 2012, ces pères et mères de famille, qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts, n’ont cessé de frapper à toutes les portes et de lancer des SOS mais aucun des responsables n’a daigné se pencher sur leur cas.
L’arrivée de Tayeb Louh à la chancellerie est considérée comme une bouée de sauvetage. Ils tentent de s’y accrocher par tous les moyens dans l’espoir d’être enfin réhabilités dans leurs droits, notamment la réintégration à leur poste de travail. Pour ce faire, la Fédération nationale du secteur de la justice a saisi le ministre de tutelle via deux correspondances où elle exhorte Tayeb Louh d’intervenir en urgence pour “faire respecter les lois” et mettre fin aux abus dont ils sont victimes. Une demande d’audience a été également adressée pour débattre de tous les problèmes et autres doléances des fonctionnaires du secteur qui, faut-il le rappeler, ont été à l’origine des difficultés dans lesquelles se débattent ces syndicalistes.
Plus d’une dizaine de jours après sa saisine, le premier responsable du secteur est resté imperturbable. C’est ce qui a poussé la fédération à rendre public un communiqué de presse daté du 5 octobre et signé par son président Mourad Guédia pour informer les médias de leur situation et de l’interpellation du ministre. Tayeb Louh “a déjà été saisi, à l’époque, sur la violation des lois de la Fonction publique en tant que ministre du Travail et de la Sécurité sociale”, note le communiqué. Il faut savoir que la décision de licenciement a été notifiée “verbalement” et exécutée depuis avril 2102 et n’a été confirmée par aucun document officiel qui aurait pu aider les fonctionnaires concernés à se tourner vers la justice.
Pour rappel, au lendemain de la grève nationale déclenchée le 10 avril 2012 et qui a largement paralysé le secteur pendant plusieurs jours, les responsables syndicaux et autres adhérents dont un informaticien du tribunal de Sétif (handicapé) accusé d’avoir saboté le système informatique, ont été licenciés. Selon la fédération qui a établi une liste nominative, plus de 26 fonctionnaires ont été licenciés en guise de représailles. D’autres ont été mutés vers d’autres wilayas et institutions relevant du secteur pour servir de leçon à leurs collègues.
Et la leçon semble avoir été bien apprise puisque les syndicalistes qui se sont sacrifiés pour défendre les intérêts de tous leurs collègues du secteur ont été tout simplement abandonnés par ces mêmes collègues.
M