Faux et usage de faux, falsification des sceaux de l’état, abus d’autorité et cadeaux, tels sont les faits ayant touché de plein fouet l’université d’Oran et mettant en cause enseignants et étudiants, plus connus sous l’appellation d’affaires des faux bacs et faux diplômes.
Après donc leur éclatement, ce qui avait été annoncé comme étant un simple faux utilisé par un certain nombre d’étudiants dont les parents sont de grands professeurs d’université, médecins, avocats et autres, s’était avéré être une fois de plus une affaire scandaleuse.
La signature des attestations était confiée à une femme de ménage, par des hauts responsables, tel le vice-recteur de l’université d’Oran, selon les éléments de l’enquête ouverte en ce sens.
Comment donc de telles décisions ont été prises? L’enquête révèle que cette même femme de ménage avait expliqué, lors de son interrogatoire, la manière dont ce haut responsable lui remettait des plis fermés contenant des documents universitaires vierges dont des cartes universitaires et sur lesquels elle devait mettre le cachet humide.
Cet état de fait aura duré entre 2007 et 2010 et ensuite, un agent du service pédagogique est venu la seconder. A cette vitesse, près de 1.500 documents étaient remis, en une journée, à ce fameux responsable.
Dans cet amalgame, ce haut cadre universitaire tentera d’expliquer cette méthode d’inscription, comme pour se décharger d’un grief non encore retenu à son encontre. Chaque étudiant, après sa réussite au bac, doit se présenter, muni d’un dossier complet dont une attestation provisoire du Bac, pour s’inscrire à l’université. L’élément clé dans toute cette affaire et c’est à partir de là que la machine du faux a démarré.
Plusieurs étudiants dont des enfants enfant de professeurs et cadres de l’université n’ayant pas obtenu le fameux examen pour poursuivre des études supérieures iront donc vers le recours. Un recours qui gratifiera ces futurs étudiants de documents leur permettant d’accéder aux bancs de l’université, notamment celle de droit, médecine et sciences économiques.
D’un responsable à un autre, ces derniers se voyant pris dans un engrenage qui n’avait pas de fin, essayeront de faire endosser la responsabilité à leurs collègues ou collaborateurs. Et tel a été le cas de la faculté de droit où le doyen avait expliqué qu’à l’ouverture de la rentrée universitaire, ce sont des responsables administratifs qui sont désignés pour réceptionner les dossiers d’inscription. Les étudiants ayant bénéficié de fausses attestations de réussite au Bac, donneront quant à eux une seule et même version.
En effet, c’était un certain Boumedienne, employé au niveau de la direction de l’éducation qui leur avait procuré les documents nécessaires, en contrepartie de certaines largesses, à savoir costumes chics, téléphones portables dernier cri valant plus de 5 millions ainsi que beaucoup d’autres.
Cette affaire n’a pas fini de livrer toutes ses facettes, sinon comment expliquer que des universitaires censés connaître les lois, ont-ils eu recours à de pareils agissements, dans le seul but de voir leurs proches suivre des études universitaires?
H.Y.