Dans une opération d’envergure, la Brigade spécialisée dans la lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains a réussi à porter un coup fatal à une organisation criminelle structurée. Au cœur de cette affaire sordide : le rapt d’un nouveau-né et une imposture médicale.
L’enquête, menée avec une discrétion absolue, a abouti au sauvetage in extremis d’un nourrisson à peine né. Grâce à l’expérience de terrain et à la réactivité des enquêteurs, l’enfant a été localisé, extrait des mains de ses ravisseurs, puis restitué à sa mère biologique. Ce dénouement heureux met fin à un calvaire qui aurait pu basculer dans le drame.
Ce qui frappe dans cette affaire, c’est le degré d’organisation du réseau. Pour opérer en toute impunité et tromper la vigilance de l’entourage des victimes, l’un des membres clés de la bande n’a pas hésité à usurper la qualité de médecin.
Ainsi, en endossant cette blouse blanche factice, le suspect facilitait les contacts et les transactions, usant de l’autorité morale liée à la profession pour manipuler les familles et dissimuler les activités illégales du groupe. Cette infiltration du milieu médical informel souligne la dangerosité et le cynisme de ces réseaux de traite humaine.
Justice : quels sont les chefs d’inculpation pour le réseau criminel ?
Après une phase d’investigation minutieuse, les services de sécurité ont procédé à l’arrestation de l’ensemble des complices. Le dossier est désormais entre les mains de la justice. Les mis en cause sont poursuivis pour constitution d’une organisation criminelle organisée transfrontalière, traite des êtres humains (en particulier de mineurs) et usurpation d’une fonction légalement réglementée.
Suite à l’achèvement des procédures légales, les membres de la cellule ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal compétent, marquant ainsi le début de l’instruction judiciaire. Cette opération réussie témoigne de la montée en puissance des services de lutte contre la criminalité organisée, déterminés à protéger les citoyens les plus vulnérables contre les nouvelles formes d’exploitation.
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Criminalité en Algérie : entre baisse des violences de proximité et explosion des nouveaux délits
Le dernier bilan annuel de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) dessine alors un paysage contrasté de la sécurité en Algérie. Si le sentiment de sécurité des citoyens reste l’un des plus élevés de la région, les forces de l’ordre font face à une mutation profonde des réseaux criminels, désormais plus orientés vers le cyberespace et les trafics transfrontaliers.
L’une des satisfactions majeures des autorités réside dans la baisse continue des atteintes aux personnes et aux biens. En 2024, les agressions physiques ont reculé de près de 0,6 %, tandis que les vols et dégradations de biens ont chuté de 3,5 %. Le ministère de la Justice a également souligné, fin 2025, une efficacité accrue contre les « gangs de quartiers » grâce à un arsenal juridique durci. Ces affrontements urbains, qui inquiétaient la population, sont en net recul avec moins d’une centaine d’affaires majeures recensées sur l’année écoulée.
Le trafic de drogue demeure donc le principal défi opérationnel pour les services de sécurité. Bien que le nombre total d’affaires liées aux stupéfiants ait connu une baisse de 9 %, l’ampleur des saisies témoigne d’une pression persistante aux frontières. En 2024, les forces combinées ont intercepté plus de 5,6 tonnes de cannabis et, fait plus alarmant, près de 14 millions de comprimés psychotropes. La lutte contre ces substances, souvent surnommées « la drogue du pauvre », est devenue une priorité nationale de santé publique.
La montée en puissance de la cybercriminalité
Le changement le plus radical s’opère sur internet. La cybercriminalité a bondi de 3 % en 2024, et les tendances de 2025 confirment cette accélération. Escroqueries en ligne, usurpations d’identité et chantages numériques se multiplient. Rien qu’en décembre 2025, le démantèlement de 32 réseaux spécialisés dans le hameçonnage et le vol d’informations a été annoncé. Les autorités pointent du doigt un manque de « cyber-hygiène » chez les utilisateurs, facilitant le travail de réseaux souvent basés à l’étranger.
Parallèlement aux délits numériques, la criminalité économique et financière affiche une hausse de 11 %. Ce chiffre est interprété par les analystes comme le résultat d’une surveillance accrue des flux financiers et d’une lutte plus agressive contre la corruption et la spéculation illégale sur les produits de large consommation.
Malgré ces défis, l’Algérie maintient sa position de leader régional en termes de tranquillité publique. Avec un score de 88/100 dans l’indice « Loi et Ordre » du Global Safety Report, le pays se classe au premier rang en Afrique du Nord. Ce sentiment de sécurité est soutenu par une présence policière dense et une modernisation des outils de signalement, comme l’application « Allo Chorta », qui a enregistré des dizaines de milliers de signalements citoyens cette année
