Ils sont plusieurs pays à s’être fait berner, dont l’Algérie. James McCormick, un homme d’affaires britannique a sans doute mis en place la plus grande arnaque de l’histoire. Il est parvenu à fournir à de nombreux pays de faux détecteurs de bombe.
James McCormick a joué gros, et a finalement perdu. Ce britannique est parvenu à convaincre plusieurs pays d’acheter, pour renforcer leur sécurité nationale, des détecteurs de bombe, qui finalement se sont révélés n’être que des appareils factices. La justice britannique vient de rattraper l’homme d’affaires et de dévoiler au grand jour la grande supercherie de l’homme, qui a été condamné à 10 ans de prison ferme, jeudi 2 mai.
Le charlatan est allé loin dans son mensonge, assurant qu’il disposait de plusieurs laboratoires en Roumanie et au Royaume-Uni, dans lesquels il avait développé une technologie unique. James McCormick expliquait alors qu’il avait inventé un appareil révolutionnaire permettant de détecter des bombes dans n’importe quelle circonstance, et même sur de longues distances. Le dispositif aurait été équipé d’une détection avancée (ADE) intégrant une carte programmée pour détecter la moindre trace d’explosifs. Pour complémenter le tout, il avait utilisé le logo de l’Association internationale des techniciens en explosifs et de la chambre de commerce de l’Essex, sans autorisation,pour donner du crédit à son système. Cet appareil est un boîtier muni d’une grande tige, et ressemble au même que la police algérienne utilise lors des contrôles routiers dans les différents barrages. Or ces appareils « ne sont fondés sur aucune base scientifique » et sont « totalement inefficaces comme pièce d’équipement de détection ». « Les appareils ne fonctionnent pas et il [M. McCormick] savait qu’ils ne fonctionnent pas », a déclaré le procureur Richard Whittam, lors du procès de McCormick. Un expert, présent lors de l’audience, a également souligné l’inefficacité de cet appareil.
Arnaque mondiale
Et pourtant le mensonge a pris, puisque l’homme d’affaires britannique est parvenu à revendre son précieux détecteur à de nombreux pays, qui l’ont utilisé pendant des années, sans même se douter que l’appareil n’était pas du tout efficace. « Le Niger, l’Arabie saoudite, la Géorgie, l’Algérie, la police et l’armée thaïlandaises ont aussi sorti leurs chéquiers, tout comme la Libye de Kadhafi ou les rangers kenyans. Même les Nations unies au Liban se sont équipées, à l’instar de Michel Aoun, dont les gardes du corps usaient de l’ADE avec le plus grand sérieux en 2006. De quoi permettre à M. McCormick de vendre au moins 7 000 appareils, dégageant des bénéfices de plus de 50 millions d’euros », explique le quotidien français Le Monde. Même l’Algérie a été la victime de cet homme d’affaires britannique. Les autorités algériennes ont acheté une certaine quantité de ces appareils, mais on ne connaît pas le nombre exact d’appareils achetés et en circulation en Algérie.
McCormick a pris de gros risques en vendant un appareil dont plusieurs vies humaines dépendaient. « Votre conduite frauduleuse basée sur la vente de nombreuses machines inutiles afin de réaliser d’énormes profits a donné une perception erronée de sécurité et a probablement contribué matériellement à causer des torts et la mort d’innocents », a lancé le juge Richard Hone, lors du procès de McCormick.
La rédaction avec AFP