Faux billets de 1 000 DA : la cote d’alerte

Faux billets de 1 000 DA : la cote d’alerte

Le manque de liquidités dans les postes, les marchés aux bestiaux, de l’électroménager, de la voiture, des fruits et légumes inspirent les contrefacteurs qui recourent à des technologies de pointe pour fabriquer de faux billets de banque.

Les deux principaux cerveaux du réseau de faux-monnayeurs d’Alger, de Sétif et de M’sila viennent d’être arrêtés par les enquêteurs de la Section de recherche de la Gendarmerie nationale (SRGN), relevant du groupement d’Alger. Originaires d’El-Eulma, ces deux contrefacteurs, commerçants dans l’outil informatique, ont recouru à de hautes technologies pour fabriquer de fausses coupures de billets de banque de 1 000 DA. Sévissant sur l’axe du mal pour écouler ces sommes colossales, les contrefacteurs ont organisé une véritable toile, dont les ramifications remontent à Aïn Taya, Aïn El-Kahla (Rouiba), Alger, Berhoum (M’sila), Aïn Oulmène et à El-Eulma (Sétif).



Entre faux-monnayeurs et fournisseurs, le réseau est composé de 4 individus, dont deux cerveaux qui abritent une véritable manufacture de faux billets de banque. En trois jours d’investigations, les éléments de la SRGN ont réussi à récupérer 700 faux billets de 1 000 DA, soit 700 000 DA et 6 autres faux billets de 500 DA, soit 3 000 DA, dont les numéros de série sont similaires. « N’était le fond de la filigrane et l’effigie des personnages historiques y figurant, personne ne croirait qu’il s’agit de faux billets.

Une chose est sûre, de grosses sommes ont été écoulées sur le marché. Les commerçants et les consommateurs doivent redoubler de vigilance. Car, selon, les révélations des mis en cause, c’est la première fois qu’ils recourent à ce genre de pratiques. Mais, l’expertise des billets par l’Institut national de la criminologie et de la criminalistique (INCC) de Bouchaoui et la banque d’Algérie a démontré que ces billets ressemblent aux vraies coupures. Nous les avons également expertisés à notre niveau. Mais, l’exploration du matériel saisi, notamment l’unité centrale nous permettra de savoir depuis quand ce réseau activait et quelle est la somme imprimée à El-Eulma », a expliqué, hier lors d’un point de presse, le patron de la SRGN. L’enquête enclenchée depuis Alger, après l’arrestation d’un contrefacteur à Rouiba à bord d’une Toyota Echo en possession de 300 000 DA dissimulés sous forme d’une ceinture explosive, a démontré que cette filière a effectivement écoulé des dizaines de millions sur le marché. Surtout que certains numéros de série se répètent sur ces fausses coupures.

Jeudi dernier, après extension de compétence, les gendarmes sont finalement arrivés à la tête de cette pègre basée dans l’Est algérien. En plus de trois arrestations opérées, dont l’intermédiaire qui transportait l’argent de Sétif vers Alger, 400 000 dinars en faux billets ont été récupérés. Les deux autres individus, à savoir M. Y. et L. A. ont révélé aux enquêteurs être derrière tout ce réseau. La fouille des domiciles a permis la découverte de deux scanners de dernière génération, d’une unité centrale de marque Compaq, de plusieurs DVD gravés, de filigranes, de rouleaux de papiers servant à la confection de billets, de spécimens de fausses coupures, de disques durs externes, de clés USB ainsi que des liasses prêtes à l’usage.

Présentés vendredi devant le procureur de la République près le tribunal de Rouiba, trois mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Tidjelabine alors que le quatrième individu est placé sous contrôle judiciaire. L’enquête se poursuit. À l’approche de l’Aïd, la vigilance est de mise.