Chaque année, 1 000 à 1 500 cas de disparitions d’enfants sont enregistrées en Algérie. Le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et semer la panique parmi les citoyens. Ces dernières semaines, l’on a enregistré plusieurs cas d’enlèvement, suivis de meurtres. A citer notamment, l’affaire » Chaima » ayant défrayé la chronique. Agée de huit ans, habitant à Maalema à Alger, cette écolière a été enlevée et tuée par un voisin, identifié et recherché par la Gendarmerie nationale.
Le bourreau a agi à un moment où l’on s’y attendait le moins. C’est dire que, les enfants ne sont plus à l’abri des malades, psychopathes, règlements de comptes et autres actes barbares, même à proximité de leurs maisons. Bien que les services de la police tentent de rassurer en affirmant que la plupart des cas de disparition soient des fugues, le phénomène demeure toutefois, des plus inquiétants.
En fait, selon la commissaire principale chargée du bureau national de la protection de l’enfance et de la délinquance juvénile, à la direction de la police judiciaire, ces derniers temps » nous assistons à un phénomène de fugues d’enfants (garçons et filles) du foyer familial, dû essentiellement à l’échec scolaire. Ce ne sont pas des enlèvements comme il est répandu, mais des fugues déguisées « .
La police selon elle, a enregistré au cours des trois dernières années, un total de 12 cas d’enlèvements dont 3 avec assassinats, à savoir 5 cas en 2010, 4 en 2011 et 3 en 2012.
L’oratrice a expliqué aussi, que toutes les enquêtes relatives aux enlèvements suivis d’assassinats ou d’agressions sexuelles » révèlent toujours que les auteurs sont proches de la victime « .
Selon les services de police, le phénomène qui prend des proportions alarmantes, est celui du détournement de mineurs. Durant les onze premiers mois de l’année passée, 286 cas ont été enregistrés.
Ces cas ont été » résolus et élucidés » et les enfants mineurs enlevés ont été retrouvés » sains et saufs « , a-t-elle affirmé. Toutefois, la prise de conscience quant à cette menace ne semble pas beaucoup évoluer. Et pour preuve, ils sont nombreux les mineurs à circuler dans les grandes villes ou dans les localités rurales, sans qu’ils ne soient accompagnés. Ce qui les rend encore plus vulnérables et à la merci des » tueurs « .
Il est à rappeler que le réseau algérien de la protection et de la promotion des droits des enfants (NADA), a mis, début janvier 2013, un numéro vert (30 33) au service des citoyens, pour signaler tout soupçon ou tentative d’enlèvement d’enfant. Il est cependant à préciser, que la sécurité des enfants est la responsabilité de tout le monde, et exige l’implication de tout le monde. Ce qui n’est pas le cas chez nous.
Par Aomar Fekrache