Arrivée au courant de l’après-midi sur le site indiqué, la délégation eut beau se percher, sur la cime de la grande dune limitrophe qui domine toute la baie d’Arzew, seulement, à la grande surprise de tous, il n’y avait pas la moindre trace d’une quelconque nappe polluante.
Incroyable mais vrai ! Jamais une rumeur n’aura provoqué un branle-bas aussi alarmant et mouvementé que celui vécu mercredi dernier, non seulement par les autorités locales de la wilaya, mais surtout par le département ministériel en charge de l’environnement, dont les hauts responsables, Mme la ministre en tête, se sont déplacés afin de s’enquérir de la catastrophe colportée par une rumeur.
Après les insaisissables nains de provenance inconnue qui avaient affolé la ville un certain été de la décennie 1990, suivie de la grosse “couleuvre” des crabes aux piqûres mortelles qui chassaient les baigneurs des plages ouest de la wilaya, Mostaganem vient de confirmer son statut de berceau de la rumeur estivale ! En effet, une fois sur les lieux, Mme la ministre, Dalila Boudjemaâ, est restée pantoise. Avisée mercredi matin à propos d’une nappe flottante, particulièrement polluante, d’origine inconnue, qui s’étendrait sur une superficie de quelque 15 000 m2, aperçue la veille près de la plage de Sidi Mansour, à la frontière avec la wilaya d’Oran, elle dut se déplacer dans la précipitation par route, en compagnie de son staff et du directeur de l’Observatoire national de l’environnement.
Arrivée dans l’après-midi sur le site indiqué, la délégation eut beau se percher sur la cime de la grande dune limitrophe qui domine toute la baie d’Arzew, seulement, à la grande surprise de tous, il n’y avait pas la moindre trace d’une quelconque nappe polluante. Mieux, l’eau de la plage était limpide et claire, au point qu’on pouvait entrevoir le fond en certains endroits. Des prélèvements d’eau de mer ont été opérés au large et sur le rivage afin de déterminer un quelconque degré de pollution, mais aucun résultat prêtant outre mesure à l’inquiétude n’a été mis en évidence, selon le directeur de l’environnement de la wilaya qui soutient formellement que toutes les plages sont sous surveillance constante.
Les analyses de prélèvements régulièrement opérés révèlent globalement une eau de baignade de bonne qualité bactériologique. Dans le même contexte, le colonel des garde-côtes a informé Mme la ministre qu’une reconnaissance maritime, terrestre et aérienne, a été faite même au large de la plage, mais sans déceler la moindre trace suspecte. Au sujet de la source de cette “info” sans fondement qui a provoqué le branle-bas indescriptible, on croit savoir que ce sont les services de la Protection civile qui sont à l’origine de cette “nouvelle”. Mais est-ce la direction d’Oran ou celle de Mostaganem qui serait incriminée ? Lors du point de presse tenu, Mme la ministre n’a pas daigné pointer de doigt accusateur, et a préféré appeler à davantage de vigilance, surtout que l’Algérie dispose d’une façade maritime longue de plus de 1 200 km, particulièrement vulnérable.
M. O. T.