Fatma-Zohra Derdouri l’a annoncé, hier, au cours d’une réunion à El-Aurassi : Vers un nouvel opérateur concurrent d’Algérie Télécom

Fatma-Zohra Derdouri l’a annoncé, hier, au cours d’une réunion à El-Aurassi : Vers un nouvel opérateur concurrent d’Algérie Télécom

slide_1_140909101827.jpgLa ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication a parlé d’un ou de plusieurs opérateurs qui feraient dans la convergence entre le fixe et le mobile.

La ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Fatma-Zohra Derdouri, a réussi, pour une fois, à capter réellement l’attention des médias à travers une annonce loin d’être banale. “Un nouvel opérateur concurrent à Algérie Télécom n’est pas à écarter si c’est la solution à adopter pour booster l’entreprise”, a-t-elle lâché à la surprise générale lors de la tenue hier du regroupement des directeurs des Actels et CPT d’Algérie Télécom à l’hôtel El-Aurassi. Relancée sur la question en marge de la rencontre, Mme Derdouri a indiqué que “la création d’un nouvel opérateur ou même de plusieurs consacrera les réelles conditions de concurrence positive.

Le nouvel opérateur en question fera dans la convergence (fixe et mobile)”. La ministre, qui a évoqué une décision mûrement réfléchie, a tenu à nuancer ses propos. Certains indices laissent transparaître une nouvelle configuration du marché de la téléphonie en général. Reste à savoir si la machine est déjà mise en marche à travers une décision à haut niveau ou, alors, il faudra passer par le cheminement habituel via l’adoption d’une nouvelle loi sur les télécoms. Car, il est évident que le changement auquel fait allusion la ministre ne peut être effectif qu’à travers les modifications que va apporter la prochaine loi. Celle-ci, rappelons-le, a été adoptée par le gouvernement avant d’atterrir au Parlement pour être retirée subitement et sans aucune explication coïncidant avec l’arrivée de Mme Derdouri à la tête du ministère en succédant à Moussa Benhamadi.

Ce dernier et toute son équipe s’étaient penchés sur tous les aspects qui “libéreraient” le secteur des limites de l’ancienne loi devenue obsolète au regard du développement des nouvelles technologies et prenant en charge le nouveau contexte du marché algérien. On citerait deux éléments, à savoir le dégroupage et la portabilité. Mais le groupe AT est-il assez loti pour faire face à cette ouverture ? Mme Derdouri n’en a cure, semble-t-il, dans la mesure où son message adressé hier à la famille d’AT a été très clair.

“Ça ne peut plus durer ainsi”, martèlera-t-elle, faisant allusion aux carences de l’entreprise qui s’avère être dans l’incapacité, selon elle, de fournir un service à la hauteur. Et de poursuivre : “Nous ne pouvons ignorer tous les efforts fournis mais cela reste insuffisant. Pour y remédier, nous devons diversifier les solutions. Il est question alors de mettre en place un système de récompense de façon à motiver le personnel sans occulter de sévir et d’en finir avec les dépassements.” La ministre ira jusqu’à faire allusion, selon ses propres termes, à la “tchipa” et avertir contre ces pratiques illicites en menaçant de sévères sanctions.

Azouaou Mehmel, P-DG d’AT : “La culture du client doit être un principe de base”

En s’adressant au personnel d’AT qui est au Front-office à travers les acteurs directs qui sont les Actels, Azouaou Mehmel a opté pour un débat ouvert aux médias prônant ainsi la transparence. Il est clair que la coupe est pleine et qu’il est temps que chacun prenne ses responsabilités face aux critiques des citoyens. Les efforts sont pourtant bel et bien consentis, qu’il s’agisse d’investissements ou moyens de communication qui sont plus importants et de mieux en mieux organisés. Mais qu’en est-il du reste de la chaîne ? Où se situe le maillon faible ?, s’est interrogé le premier responsable d’AT qui n’a pas mâché ses mots pour rendre compte d’une situation loin d’être reluisante.

“Un client insatisfait, ce sont dix clients de perdus”, dira-t-il à l’attention du personnel des Actels plaidant pour que “la culture du client soit un principe de base”. Un discours qui n’est pas nouveau dans la bouche de Mehmel mais qui ne semble pas trouver la voie de sa réalisation. “C’est facile de trouver les fonds à investir mais ce n’est pas facile de changer les mentalités.” Il abordera alors la nécessité “d’améliorer sa qualité de service ainsi que la modernisation de son réseau à travers tout le territoire national et n’omettra pas de souligner toutes les carences et les insuffisances dont souffre son entreprise comme l’absence d’un vrai service après-vente, et les pannes dues au vol des câbles et des coupures de fibres optiques”.

Plus de 1 100 coupures de câbles ont été enregistrées dans les trois derniers mois dont 59 actes de sabotage. Sur un autre registre, Mehmel dit ne pas craindre la concurrence mais nuancera ses propos en reconnaissant que “les réformes se sont faites dans la précipitation pour donner un statut à Algérie Télécom sans l’accompagner d’un environnement adéquat pour accompagner sa mutation”.

“Il est indécent de procéder à des bilans sur la 3G mobile avant de boucler l’année”

Interpellée sur le dernier bilan du GSMA (Association mondiale des opérateurs télécom mobile) et des statistiques 3G en Algérie qui classe Mobilis en leader loin devant Ooredoo, la ministre le commentera sévèrement. “Il est indécent de procéder à des bilans avant de boucler l’année et l’ARPT le fera à ce moment-là”. Et de poursuivre : “Surtout personne ne nous a sollicité pour prendre des informations”. Allusion faite sans nul doute à la GSMA qui n’a pas eu à le faire pour la simple raison que cet organisme d’envergure mondiale dont la crédibilité n’est pas à démontrer dispose des moyens techniques qui lui permettent de procéder à ces statistiques.

Il peut, en conséquence, avancer à sa guise les chiffres réalisés par les opérateurs algériens sans même se référer à la source dans la mesure où il est aisé de le situer à travers les blocs IP acquis par chaque opérateur et, ensuite, à travers l’utilisation de chaque usager qui est tout à fait traçable, contrairement à ce qui est valable pour les usagers particuliers pour l’internet ordinaire avec l’utilisation d’IP temporaire. La ministre a révélé, par ailleurs, qu’“un projet de loi concernant la certification électronique sera bientôt présenté au Parlement, en plus d’un nouveau décret concernant le service universel”. Pour ce qui est de la technologie LTE (4G), le responsable d’AT a révélé que “la première phase de commercialisation dédiée au Corporate dans les chefs-lieux de wilaya a enregistré, jusqu’à présent, 5 000 clients”. Et d’ajouter : “Notre offre en direction des clients résidentiels est effective depuis dimanche dernier.”