Fatiha Berber, Assia Djebar et Sid Ali Kouiret à l’honneur du Festival International d’Oran du Film Arabe (FIOFA)

Fatiha Berber, Assia Djebar et Sid Ali Kouiret à l’honneur du Festival International d’Oran du Film Arabe (FIOFA)

La romancière Assia Djebar, et les acteurs Sid Ali Kouiret et Fatiha Berber ont été honorés mercredi 03 juin à l’ouverture de la 8e édition du Festival International d’Oran du Film Arabe (FIOFA), a rapporté ce jeudi 04 juin l’APS.

Assia Djebar, de son vrai nom Fatima Zohra Imalayène (1936-2015), est décédée vendredi 06 février à l’âge de 78 ans, à la suite d’une longue maladie. Elle est une historienne de renommée, cinéaste, mais aussi romancière, nouvelliste, poétesse et essayiste.

Écrivaine de renommée nationale, maghrébine et internationale, Assia Djebar est ainsi l’auteure de plusieurs romans, nouvelles, pièces de théâtre, poésies et essais. Elle traitait dans ses chefs-d’oeuvre de l’émancipation des femmes, l’histoire et de l’Algérie, au travers de ses cultures, ses langues et ses luttes.

Elle a également marqué de ses mots et de son combat le théâtre et le cinéma, tout en exerçant le métier de professeur d’histoire contemporaine, de cinéma et de la littérature française; d’abord à la faculté de lettres de Rabat au Maroc, à l’Université d’Alger au lendemain de l’indépendance, et à l’Université de New York.

Les œuvres de celle qui a dit « j’écris avec un sentiment d’urgence contre la régression et la misogynie » ont été traduites dans 21 langues.

« Une référence du cinéma et du théâtre »

L’actrice algérienne Fatiha Berber est décédée vendredi 16 janvier à Paris, en France, à l’âge de 70 ans à la suite d’une longue maladie.

De son vrai nom Fatiha Blal, elle est née en 1945, à la Casbah D’Alger. Elle a très tôt débuté une carrière artistique dans le chant et la danse, adhérant à la fin des années 1950 au Conservatoire d’Alger.

Après avoir pris part à la Guerre de Libération nationale, elle a joué à l’Indépendance dans les « Femmes savantes », adaptation de l’oeuvre de Molière par le réalisateur Mustapha Grib

Fatiha Berber est surtout connue pour avoir tourné en compagnie de l’acteur Rouiched, de son vrai nom Ahmed Ayad, une grande figure du cinéma algérien, dans « Ah Ya Hassen », et « les Concierges », réalisés par le même acteur.

Elle a également participé à de très nombreux feuilletons, leur apportant une allure particulière de son talent et de son renom.

Une icône du cinéma algérien »

L’acteur Sid Ali Kouiret, est décédé dimanche 05 avril, à l’âge de 82, à Alger, après un long séjour à l’hôpital Ain Naâdja, où il a subi plusieurs interventions chirurgicales.

Un des « monstres » sacrés du cinéma algérien, Sid Ali Kouiret a joué dans des films marquants de l’histoire du cinéma algérien, dont « L’opium et le bâton » inspiré du roman de Mouloud Mameri, « Chronique des années de braise » et « Décembre ».

Il est né à Alger le 3 janvier 1933. Sid Ali Kouiret connaîtra un tournant après sa rencontre avec Mustapha Kateb, le grand dramaturge, qui l’intègre dans sa troupe amateur. Il faisait partie intégrante de cet effort d’activité culturelle qui accompagnait le mouvement national algérien.

Il se produit à Berlin avec la troupe EI-Mesrah EI-Djazairi. A Paris, en 1952, il entonne Min Djibalina dans les cafés algériens. Il participe en 1953 à Bucarest au deuxième festival de la jeunesse et des étudiants pour la paix.

C’est en cette année qu’il devient un acteur professionnel et rejoint la troupe municipale d’Alger dirigée par Mahieddine Bachetarzi. Deux ans plus tard, il est à Paris aux côtés de grands artistes et patriotes comme Mohamed Boudia, Hadj Omar, Missoum, Nourreddine Bouhired.

Sans surprise, il est de la partie avec la troupe artistique du Front de Libération Nationale et qui va servir à porter la voix du combat algérien au niveau international. Après avoir rejoint le Théâtre national algérien (TNA) en 1963, il entame la même année avec les « Enfants de la Casbah », réalisé par Mustapha Badie, une longue et riche carrière dans le cinéma.

Sa prestation, extraordinaire, dans l’Opium et le bâton, réalisé par Ahmed Rachedi, en fait un acteur incontournable dans le cinéma algérien. Il joue dans de nombreux autres films algériens.

Il est également de la partie dans le grand film « le retour de l’enfant prodigue » de (1976) de Youssef Chahine et « Destins sanglants » (1980) de Kheiri Bichara.