Fatigue au volant: Entre bonnes et fausses idées

Fatigue au volant: Entre bonnes et fausses idées

L’hypovigilance est un état intermédiaire entre la veille et le sommeil dans lequel les facultés d’observation et d’analyse sont très réduites. La fatigue est la diminution progressive de la vigilance physique et mentale qui conduit vers la somnolence et le sommeil.

Ces deux facteurs du risque routier sont à l’origine de 30% des accidents mortels sur routes et autoroutes.

Au volant, quand la fatigue s’installe, votre corps vous envoie un certain nombre de signaux. Le bâillement en est un des plus connus, mais d’autres doivent vous alerter.

Les symptômes de la fatigue au volant

– Le regard : vos yeux commencent à vous picoter et vous avez de plus en plus de mal à conserver un regard mobile, donc à vous concentrer sur votre conduite. De même, vous clignez des yeux et vos paupières s’alourdissent.

– Le dos : des douleurs peuvent apparaître au niveau du dos. Nuque et épaules se raidissent et vous ressentez le besoin incessant de changer de position.

– Les jambes : peu sollicitées, vos jambes s’engourdissent et cela accentue d’autant votre inconfort.

11 minutes : c’est le temps pendant lequel un conducteur a dormi au volant de sa voiture sur un trajet de près de 900 km ! Cela correspond à des phases de micro-sommeil cumulées. Certains facteurs favorisent, voire aggravent votre fatigue. Mieux les connaître vous permet d’éviter d’accumuler les risques.

Les facteurs aggravants de la fatigue au volant

– Le manque de sommeil : 1 conducteur sur 2 réduit son temps de sommeil au moment des départs en vacances. Ce manque de repos réduit votre concentration sur la route et accélère l’apparition des signes de fatigue. Une bonne nuit de sommeil avant de longs trajets reste incontournable.

– Un repas trop riche : un repas trop lourd et/ou agrémenté d’un peu de vin entraîne une période de digestion propice à l’endormissement. C’est pour cela que le début de l’après-midi est une période à risque.

– Aération/chauffage/clim : une mauvaise aération de l’habitacle peut aggraver votre état de fatigue. C’est également le cas d’un excès de chauffage ou de climatisation. Veillez toujours à n’avoir ni trop chaud ni trop froid.

– Médicaments : certains médicaments sont peu recommandés, voire incompatibles avec la conduite. Des pictogrammes (visibles sur l’emballage) vous renseignent rapidement. Dans tous les cas, reportez-vous toujours à la notice.

Les astuces contre la fatigue au volant

Les pauses font partie du trajet. Il est nécessaire de s’arrêter toutes les deux heures et plus si nécessaire, dès les premiers signes de fatigue. En effet, contrairement à la faim ou à la soif, il est difficile de lutter contre le sommeil.

– Tout le monde descend : Sur une aire de repos ou dans un lieu calme et protégé, descendez de votre véhicule. Ouvrez les portières pour bien aérer l’habitacle. Vous avez soif : buvez, de l’eau évidemment. Si vous avez faim, mangez léger et équilibré.

– On se détend : Voilà quelques heures que vous êtes assis et concentré sur la route. Rien de tel que quelques mouvements pour détendre vos muscles engourdis.

– Faites de l’exercice : marcher, en faisant au moins 2 fois le tour du véhicule, ou se promener 5 minutes sur une aire de repos : respirer profondément plusieurs fois en inspirant par le nez et en expirant par la bouche.

– Si rien n’y fait : Une pause-détente peut ne pas suffire. Il n’y a pas de secret, pour repartir frais et dispo, le sommeil est parfois la seule solution. 10 minutes suffisent pour vous requinquer. Etendez votre siège, fermez les yeux et relaxez-vous au maximum. Ne cherchez pas à dormir à tout prix, vous vous reposez, c’est l’essentiel ! De même, ne dormez pas plus de 15 minutes. Vous aurez du mal à vous réveiller d’une sieste trop longue. Si besoin, pensez à programmer un réveil.

Les fausses bonnes idées contre la fatigue au volant

  • «L’air frais revigore» : ouvrir votre fenêtre en grand n’aura qu’un effet passager et les signes de fatigue réapparaîtront très vite.
  • «Boire un café» : parmi les fausses bonnes idées, boire un café pour se réveiller est l’une des plus répandues. Mais il faut savoir que la caféine met un certain temps à être absorbée par l’organisme. L’effet n’est donc pas immédiat, et surtout de courte durée.
  • «Musique !» : pousser la chansonnette ou augmenter le son de l’autoradio pourrait vous déconcentrer de votre conduite. Vous n’obtiendrez qu’un bon mal de tête ! A éviter, donc.
  • «Fumer» : non seulement vous gênez vos gestes au volant, mais en plus la fumée réduit la quantité d’oxygène disponible dans l’habitacle. Or, le manque d’air favorise l’apparition de la fatigue.

L’impact sur la conduite 

La somnolence multiplie :

  • par 2,7 le risque d’accident pour un sommeil de 5 heures sur une période de 24 heures ;
  • par 5,6 le risque d’accident lors de la circulation la nuit entre 2 et 5 heures du matin ;
  • 17 heures de veille produisent les mêmes effets qu’une alcoolémie de 0,50 gramme par litre de sang ;
  • 24 heures de veille produisent les mêmes effets qu’une alcoolémie de 1 gramme par litre de sang.