Les motifs de renvoi du procès Khalifa sont «justes», a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de «reprogrammer» cette affaire pour, dit-il, la purger et livrer ses «secrets».
Farouk Ksentini, sur une pointe d’indignation, s’est dit «outré» et «humilié» par le scandale Sonatrach impliquant de hauts cadres de l’Etat, à leur tête l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil. Sur ce sujet précis, Farouk Ksentiti, président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l’homme (CNPPDH), s’est dit «outré» et «humilié» par ces scandales qui ternissent l’image de l’Algérie à l’extérieur. «L’Algérie est un pays redouté à l’extérieur». Justement au sujet de la corruption et des scandales qui ont éclaboussé de hauts cadres de Sonatrach, à leur tête l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, Farouk Ksentini a déclaré: «Je suis outré en tant que citoyen et en tant que militant des droits de l’homme (commission de protection des droits de l’homme) et humilié de voir qu’il existe des gens auxquels le pouvoir avait fait confiance et qui en ont abusé malhonnêtement pour s’enrichir. Non seulement ils font des gains illicites par la corruption, mais ils investissent ailleurs dans d’autres pays», jugeant terribles et inadmissibles ces pratiques qui, dit-il, portent atteinte à la réputation de l’Algérie. «Il faut sévir contre la corruption et les gens qui s’y livrent», a-t-il insisté, souhaitant voir la justice impitoyable à leur égard. Toujours dans le registre de la corruption, Ksentini a souligné qu’«il faut se débarrasser de ce fléau» qui, non seulement porte atteinte à l’image de notre pays, mais redouté à l’extérieur. A une question relative à la poursuite judiciaire des responsables impliqués dans des affaires de corruption, Ksentini a affirmé qu’«il est hors de question de protéger et de laisser prospérer la corruption, encore moins l’encourager. Il faut absolument prendre des mesures virulentes et agressives».
Abordant le procès Khalifa, le président de la CNPPDH soutient que «les motifs qui ont été retenus pour le renvoi sont de justes motifs». Ksentini a d’autre part, insisté sur la nécessité de «reprogrammer» tout de suite cette affaire pour, dit-il, la purger et faire apparaître ce qu’elle contient. «C’est un report d’ordre strictement juridique parce qu’il y avait une situation à gérer et qui a été gérée correctement», a-t-il coupé court en réponse à une question.
Sur un autre sujet, l’invité de la Chaîne III a, en réponse une question sur la révision de la constitution d’aller vers un référendum, Ksentini répond : «Je ne suis pas du tout effrayé par une consultation populaire si les choses vont dans cette direction. Ce sera à mon avis tout à fait normal car il s’agit de notre destin».
Au sujet de la peine de mort dont le débat a enflé ces derniers temps suite aux cas d’enlèvements en série commis récemment à Alger, Constantine, Ghardaïa… Ksentini a expliqué que la peine de mort est «reculée» et non abolie. «Je suis contre la peine de mort, mais j’ai vu les résistances des gens qui ont invoqué des raisons religieuses. Ce que je dis à l’heure actuelle c’est que si l’on ne peut faire abolir la peine de mort totalement, il faut s’attacher à la faire reculer. Si nous ne pouvons pas abolir la peine de mort, faisons-la reculer comme cela s’est fait dans plusieurs pays». Dans le même sillage, l’orateur a fait comprendre que l’abolition de la peine de mort ne signifie pas la remise en liberté des criminels. «C’est pour leur faire substituer une autre peine perpétuelle et incompressible. C’est punir autrement que leur ôter la vie», a-t-il appuyé.
Y. M.