Farouk Ksentini
La réussite de l’Etat dans ses missions est tributaire de la facilitation des conditions de vie du citoyen dans son environnement.
La création par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, d’un département ministériel auprès du Premier ministère chargé de la Réforme du service public à la faveur du dernier remaniement ministériel intervient en réponse aux «préoccupations soulevées par les instances et organisations de la société civile au président de la République concernant la promotion du service public dans différents secteurs», a déclaré, hier à Alger, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (Cncppdh), Farouk Ksentini. Selon lui, la création d’un ministère chargé de la Réforme du service public «est une réponse du président de la République aux revendications de la société civile pour la lutte contre la bureaucratie vivier de la corruption administrative».
M. Ksentini a rappelé que les revendications concernant la lutte contre la bureaucratie et la promotion du service public figuraient parmi les importantes revendications soumises par les partis et les organisations de la société civile au président de la République lors des consultations politiques supervisées par Abdelkader Bensalah, en mai 2011. M. Ksentini a déclaré que la commission qu’il préside fondait «de grands espoirs en cette nouvelle structure pour assumer son rôle dans le rétablissement de la confiance entre le citoyen et l’administration en poursuivant la lutte contre la bureaucratie qui alimente la corruption administrative». Le ministère de la Réforme du service public a été institué dans le cadre du remaniement ministériel opéré par le président de la République. Mohamed El Ghazi a été désigné à la tête de ce département, rappelle-t-on. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé jeudi dernier lors de la cérémonie d’installation de Mohamed El Ghazi, ministre auprès du Premier ministre chargé de la Réforme du service public, que la réussite de l’Etat dans ses missions était «tributaire de la facilitation des conditions de vie du citoyen dans son environnement», notamment l’administration qui continue de poser des problèmes au citoyen. M.El Ghazi avait indiqué que le nouveau secteur dont il a la charge avait besoin de l’aide des autres départements concernés par la prestation du service public au profit du citoyen qui, a-t-il ajouté, «attend que nous améliorions ces prestations tant au niveau de l’administration ou des institutions de service public».
Par ailleurs, Farouk Ksentini a annoncé, par la même occasion, que la Cncppdh organisera le 10 décembre prochain une conférence internationale sur les flux migratoires mixtes, a annoncé, mercredi à Alger, son président,.
Cette conférence sur la protection et la promotion des droits de l’homme s’inscrit dans le cadre de la célébration du 65e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme coïncidant avec le 10 décembre, a déclaré M. Ksentini. Il a précisé que cette rencontre verra la participation de plusieurs instances internationales dont le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme ainsi que de représentants d’institutions relevant du réseau africain des droits de l’homme. Prennent part également à cette conférence des représentants du Bassin méditerranéen, à savoir, de l’Italie, l’Espagne et Malte. Pour M. Ksentini, cette conférence intervient au moment où l’Algérie «connaît des flux importants de migrants illégaux et de réfugiés suite notamment, à l’instabilité qui règne dans certains pays voisins». A l’occasion de cette rencontre internationale, l’Algérie présentera son expérience en matière de gestion de flux migratoires. «Une expérience pionnière aux plans africain et méditerranéen», a-t-il soutenu. Il a estimé, dans ce sens, que la situation instable dans les pays voisins et la pauvreté qui sévit dans certains pays africains font de la révision de la législation sur la gestion des flux migratoires «une nécessité inéluctable». M. Ksentini a, par ailleurs, ajouté que les propositions qui seront soumises par la conférence au gouvernement algérien, tiendront compte de ces conditions qui seront soumises à leur tour à la communauté internationale en vue de redoubler les efforts en matière de lutte contre les causes de migration en Afrique, notamment la pauvreté.