Farouk Ksentini revient sur la drogue marocaine qui envahit notre territoire : «C’est une arme utilisée contre l’Algérie»

Farouk Ksentini revient sur la drogue marocaine qui envahit notre territoire : «C’est une arme utilisée contre l’Algérie»

Le président de la CNCPPDH, dans un entretien accordé à l’APS, a également égratigné Washington en indiquant que les Algériens encore détenus à Guantanamo ne sont coupables d’aucun crime.

La drogue est devenue une arme utilisée contre l’Algérie, a affirmé hier le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, dans un entretien accordé à l’APS.

«La drogue est devenue une arme qu’on utilise contre l’Algérie et il est du devoir de l’État algérien de se prémunir contre ce fléau à travers des décisions fermes pour protéger aussi bien sa population que son économie », a-t-il encore précisé. Selon lui, la CNCPPDH avait déjà «tiré la sonnette d’alarme, depuis plusieurs années, sur les dangers du fléau de la drogue qui porte atteinte à la santé publique.»

«Il ne se passe pas un jour sans que des dizaines de jeunes soient arrêtés pour consommation de drogue, au moment où des affaires liées à ce phénomène passent constamment devant les tribunaux», a-t-il relevé. Me Ksentini a, en outre, estimé que la drogue touche également l’économie du pays, puisqu’elle entre en Algérie « en contrepartie de produits alimentaires subventionnés par l’État.»

«Devant cette situation, il est du devoir de l’État algérien de se défendre en luttant contre ce phénomène avec fermeté», a-t-il insisté, précisant que la communauté internationale «sait pertinemment que le Maroc, voisin de l’Algérie, est un pays producteur et exportateur de la drogue.»

Il a exprimé son «étonnement» que «des voix s’élèvent pour réclamer la réouverture des frontière avec le Maroc, alors que le trafic de drogue bas son plein.»

«Dans ces conditions, nous ne pouvons pas réouvrir nos frontières, dans la mesure où des tonnes de drogue continuent d’entrer en Algérie», a-t-il mentionné. Abordant un autre sujet, le même responsable a martelé que « les sept Algériens détenus, depuis plusieurs années, dans la prison américaine de Guantanamo n’ont commis aucun crime.»

Considérant cette détention «étrange» et «arbitraire», Me Ksentini a rappelé que ces prisonniers algériens «ont été incarcérés sans jugement dans cette prison par les forces américaines. »

D’autre part, Me Ksentini a indiqué que la CNCPPDH «ne détient aucune information» concernant le transfert de deux prisonniers algériens de Guantanamo vers l’Algérie, comme cela a été rapporté par des médias.

«Nous sommes en train d’établir des contacts avec des ONG américaines des droits de l’homme pour le suivi de ce dossier», a-t-il relevé, précisant que ces ONG trouvent des difficultés pour se déplacer à Guantanamo, une prison qui se trouve à Cuba.

Le président de la CNCPPDH a, en outre, regretté le fait que le président américain Barack Obama «n’ait pas respecté son engagement de fermer la prison de Guantanamo, comme il l’avait promis lors de sa campagne électorale.»

Pour rappel, le dernier rapport de la CNDPPDH a très longuement insisté sur la chute du pouvoir d’achat, les magouilles en matière de distribution des logements, la généralisation de la corruption et, enfin, l’apparition de ce nouveau et inquiétant fléau consistant à enlever des enfants pour les maltraiter, en abuser sexuellement avant de les assassiner.

Synthèse Rafik Bakhtini