Farouk Ksentini : “La décision d’interdire les marches à Alger est motivée par des raisons purement sécuritaires”

Farouk Ksentini : “La décision d’interdire les marches à Alger est motivée par des raisons purement sécuritaires”
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La décision d’interdire les marches à Alger est motivée par des raisons « purement sécuritaires », a indiqué, hier, à Alger le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini.

« Les conditions de sécurité à Alger sont autres qu’ailleurs. A mon avis, l’interdiction des marches à Alger est motivée par des raisons purement sécuritaires », a déclaré à la presse M. Ksentini, en marge de la conférence de presse organisée avant le départ de la caravane de solidarité vers Reggane dans la wilaya d’Adrar (1600 km au sud-ouest d’Alger), en commémoration du 51e anniversaire du 1er essai nucléaire français en Algérie. « L’Etat est constitutionnellement responsable de la sécurité des citoyens et un attentat à Alger, à l’occasion d’une marche, peut faire des dégâts humains considérables », a-t-il expliqué à ce sujet. M. Ksentini a estimé, dans ce cadre, qu’ »il existe toujours une menace terroriste, tant que l’Etat n’est pas venu à bout du dernier terroriste ». « Il ne faut pas se précipiter. Il faut faire les choses par étapes », a-t-il averti à ce propos, estimant toutefois que « d’ici peu la levée de l’interdiction des marches dans la capitale est envisageable, du fait que le refus des marches n’est pas définitif ».

Le président du CNCPPDH a soutenu, en outre, que les marches « ne sont pas une fin en soi », appelant, à cette occasion, à ne pas « sacraliser » cette forme de revendication.

« Nous pouvons dialoguer et nous exprimer surtout que les médias lourds vont être ouverts au débat politique », a-t-il assuré. S’agissant de l’état d’urgence, M. Ksentini a rappelé le contexte dans lequel cette décision avait été prise, affirmant que « l’état d’urgence n’a pas été promulguée pour combattre la démocratie et les démocrates ». « L’Etat d’urgence nous a été imposé par la situation sécuritaire qui prévalait dans le pays », a-t-il expliqué, ajoutant que « la situation sécuritaire s’étant améliorée et le terrorisme étant marginalisé, il est normal de penser à reconsidérer la situation et aller dans le sens de la levée de l’état d’urgence ».

Il a rappelé, dans ce cadre, que la CNCPPDH avait salué cette décision, notant à ce sujet qu’ »il s’agit d’une revendication de la société civile ».

« Quand l’Etat veut bien faire, il faut l’encourager au lieu de le décourager », a-t-il dit à l’adresse des partis politiques ayant exprimé des doutes sur la décision prise récemment pour la levée de l’état d’urgence.