Farida saboundji, Sid ali kouiret et Amar laskri sont souffrants, Des millions d’Algériens prient pour eux

Farida saboundji, Sid ali kouiret et Amar laskri sont souffrants, Des millions d’Algériens prient pour eux

Farida Saboundji , Sid Ali Kouiret , Amar Laskri

Lorsque les Algériens que nous sommes apprennent que leurs artistes sont malades, c’est un peu comme pour un membre de la famille.

Trois grands artistes algériens, deux immenses comédiens et un talentueux réalisateur, combattent la maladie. Il s’agit de Farida Saboundji, Sid Ali Kouiret et Amar Laskri. Trois icônes de la culture nationale que tous les Algériens connaissent pour avoir vu leurs oeuvres.

Des artistes, comme tant d’autres, qui ont traversé des générations et transmis l’amour, le rire et de très beaux souvenirs à des millions de leurs concitoyens. Sid Ali Kouiret que les quarantenaires et plus ont apprécié dans de grandes oeuvres cinématographiques, à l’image de L’Opium et le bâton, est arrivé au quatrième art par le hasard d’une rencontre avec Mustapha Kateb, l’autre géant qui a tant donné à la culture nationale. Le hasard s’arrête là et la suite est faite de labeur, de travail et de combat pour la cause de l’Indépendance nationale. Il intègre la troupe du FLN en 1958 et poursuit sur sa lancée, après l’indépendance en alignant des chefs-d’oeuvre d’interprétation.

Il se trouve aujourd’hui à l’hôpital de Aïn Naâdja à Alger. Son état se stabilise, heureusement pour tous les Algériens qui l’ont vu sur les planches, face à un écran géant, devant leur poste de télévision ou sur YouTube. Des millions de fans qui ne le changeront jamais pour une quelconque starlette. Sid Ali est proprement éternel et vivra encore très longtemps.

La coïncidence a voulu qu’à la même période un autre monstre sacré du cinéma algérien, Farida Saboundjin tombe aussi malade. Véritable icône de la Télévision nationale, toujours productive après une carrière de 60 longues années, Mme Saboundji, comme tout le monde éprouve l’obligation de l’appeler, en raison de son excellente tenue en toutes circonstances, est hospitalisée au CHU de Mustapha. Cette grande dame de théâtre, du cinéma et du petit écran a véritablement brillé durant toute sa vie artistique… Et elle brille toujours. Toutes ses apparitions télévisées sont «bues» par les Algériens. Qu’elle campe le rôle d’une mère, d’une belle-mère ou d’une femme de fer, elle le fait tellement bien et si admirablement que le téléspectateur cherche à la voir dans son personnage propre. Alors, il «boit» les émissions biographiques, il scrute chaque geste, chaque mime de Mme Saboundji et parvient à l’évidence que la «classe» est née avec elle. Et elle aussi est éternelle et on lui souhaite un prompt rétablissement.

La coïncidence a fait aussi que l’un des plus talentueux réalisateurs algériens, Amar Laskri, est souffrant. Le grand public peut ne pas retenir son nom, mais les films qu’il a réalisés constituent de véritable repères du cinéma national, à commencer par le très célèbre Patrouille à l’Est. Connu pour son franc-parler, Amar Laskri aura été durant sa jeunesse l’un des enfants terribles du 7e art, et il y en pas mal en Algérie, heureusement. Mais il est également d’une grande générosité, qu’on retrouve d’ailleurs, en filigrane dans ses films. Amar est, manifestement l’une des icônes de la culture algérienne. Il a grandement contribué à façonner l’univers cinématographique de l’Algérie. Il a également fait découvrir aux Algériens leur histoire à travers des oeuvres restées, dans la mémoire de plusieurs générations. Comme tout cinéaste, il déprime un peu à la vue de ce qui est advenu de sa passion. Mais avant de déprimer il a réussi son art, cela c’est certain.

Enfin, lorsque les Algériens que nous sommes apprennent que leurs artistes sont malades, c’est un peu comme pour un membre de la famille. C’est exactement le sentiment que partagent des millions d’Algériens qui essaient d’oublier que nous sommes à la fin d’une époque. Kamel Bouakaz et consorts, sauront-ils maintenir cette flamme qu’ont allumée en nous, les Sid Ali et consorts?