Farès Brahimi, un autre Algérien en Bulgarie

Farès Brahimi, un autre Algérien en Bulgarie

Farès Brahimi est un Franco-Algérien qui évolue au Minyor Pernik, en D2 bulgare. Il y a peu, ce milieu de terrain cirait, au mieux, le banc d’une CFA 2 aux confins de la Charente. Il est revenu, sur Footafrica365.fr, sur cette trajectoire surprenante.

– Farès, comment passe-t-on d’une obscure DH (Firminy, ndlr) au championnat de Bulgarie ?

– Mon agent en France m’a mis en relation avec un de ses collaborateurs en Bulgarie. Il m’a dit que je méritais mieux qu’une DH. J’ai pris un billet et je suis parti.

– Vous êtes parti seul ?

– Oui. Mais arrivé là-bas, j’ai été pris en charge par un agent. Au début, j’avais peur, car je ne connaissais personne, et je ne vous parle même pas de la langue. Mais l’envie de partir était plus forte, car je ne voulais pas finir à l’usine. J’ai toujours cru en moi.

– Comment expliquez-vous que vous soyez devenus joueur professionnel en Bulgarie, alors qu’en France, vous avez au mieux joué en CFA 2 à Cognac ?

– Je ne me l’explique pas vraiment. Je dirais que j’ai manqué de chance. Je n’ai jamais joué plus haut qu’en CFA 2 et je n’étais pas titulaire. J’ai ressenti du racisme et aussi du copinage. Je n’ai pas pu m’exprimer.

– En Bulgarie, tous ces blocages ont-ils disparu et comment se passe votre intégration ?

– Ça se passe nickel. C’est marrant, car ici, on me voit comme un Français à 100%. Je suis plus français en Bulgarie qu’en France. Et même quand je leur dis que je suis algérien, ils me rétorquent, non tu es français !

– Vous êtes titulaire dans cette équipe de Minyor Pernik, avez-vous ressenti un énorme changement de niveau avec la DH ?

– Oui, il y a une grosse différence. J’ai gagné ma place progressivement et aujourd’hui, je me sens bien. Ce n’est pas pour me vanter, mais je crois que j’ai tout. Je suis rapide, physique et technique. Seul hic, je ne sais pas quand il faut faire la passe ou dribbler. Je regrette de ne pas être passé par un centre de formation, car c’est une carence que j’aurais pu corriger. Mais je ne désespère pas…

– Quels sont vos objectifs collectifs et individuels ?

– On est dixième sur seize équipes. On va essayer d’assurer le maintien. Quant à moi, mon objectif est d’atteindre un des trois clubs prestigieux de Bulgarie et ensuite continuer ma carrière dans un autre pays européen.

– Un retour en France dans une division professionnelle est-il envisageable ?

– (Rires). Franchement, mis à part Marseille et Lyon, pour l’instant, ça ne m’intéresse pas.

– Combien gagnez-vous en Bulgarie ?

– Je dois gagner le salaire d’un travailleur normal en France (autour de 2000 euros). Je suis logé et nourri par le club. Je ne regarde pas trop l’argent, car je veux me faire connaître. Je voulais partir, faire quelque chose de ma vie.

– Et le championnat d’Algérie ?

– Si je ne signais pas en Bulgarie, on m’avait proposé la JS Kabylie ou le MC Alger. Mais je préfère l’Europe pour l’instant.

– Vous êtes né en Algérie, suivez-vous les performances des Fennecs ?

– Oui, j’ai regardé la dernière rencontre face au Maroc. Ce fut laborieux. Je trouve qu’on manque de bons joueurs devant pour faire réellement la différence. Quant aux joueurs qui m’impressionnent, je dirais que j’aime bien Bougherra et Yebda.