Le ministre libyen des Affaires étrangères, Achour Ben Khayyal, a saisi l’opportunité de la réunion, hier, à l’hôtel Sheraton d’Alger, de ses homologues de l’UMA pour renouveler les demandes des autorités de son pays relatives à l’extradition des ressortissants libyens réclamés par la justice et qui sont réfugiés dans les pays du Maghreb. A l’Algérie, c’est, en premier chef, l’extradition de la famille Kadhafi qui est réclamée.
Ce n’est donc, pour les autorités libyennes, que partie remise. Elles n’ont finalement pas abandonné leur demande d’extradition de Aïcha Kadhafi et des membres de sa famille qui, fuyant la Libye, ont trouvé asile en Algérie. Le chef de la diplomatie libyenne, Achour Ben Khayyal, l’a remise au goût du jour hier lundi à l’ouverture des travaux de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UMA, consacrée à la recherche d’une stratégie commune en matière de sécurité. Le ministre libyen des Affaires étrangères a demandé au reste des pays de l’UMA de prendre exemple sur la Tunisie, dont le gouvernement a, récemment et à l’insu du président Marzouki, livré le Premier ministre sous Kadhafi, M. Baghdadi.
Achour Ben Khayyal, qui a tenu à remercié la Tunisie pour un tel acte, a invité les pays de l’UMA à faire de même. «On appelle les autres pays de l’UMA à répondre favorablement à la demande introduite par la Libye de livrer les personnes qui ont commis des crimes contre le peuple libyen, pour comparaître devant la justice libyenne lors de procès équitables où les droits de la défense seront assurés», a-t-il affirmé. Le ministre libyen des Affaires étrangères devait préciser, en outre, que les autorités libyennes réclament à la fois les personnes réfugiées légalement et celles séjournant clandestinement dans les pays du Maghreb.
Achour Ben Khayyal devait encore souligner que «les autorités libyennes seront reconnaissantes envers ceux qui les auront aidées». Ça a tout d’un avertissement dit dans une formule ampoulée comme on les enseigne en diplomatie. Le propos ne vise pas spécialement l’Algérie mais il ne peut que la concerner.
En effet, il aura fallu que le temps passe et que les intermédiations agissent pour que les autorités algériennes et le Conseil national de transition libyen (CNT) tissent une relation diplomatique. Le CNT avait, on se le rappelle, accusé l’Algérie de soutenir Kadhafi et son régime au détriment de la révolution populaire. Après le ministre libyen des Affaires étrangères, c’était au tour de son homologue marocain de plaider, en termes diplomatiques, la cause de son pays.
Saad Eddine Al Othamani a soutenu, en effet, que le traitement des questions sécuritaires nécessite aussi une coopération bilatérale. Aussi a-t-il appelé à la mise en œuvre du plan d’action élaboré à Tripoli au printemps 2012. Le secrétaire général de l’UMA a, lui, informé que 60 tonnes de cocaïne transitent annuellement par la région du Maghreb. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a estimé, lui, nécessaire de définir un concept commun des menaces qui représentent un danger et d’œuvrer à «adopter une approche complémentaire et cohérente de la coopération maghrébine axée sur des bases solides et efficaces».
S. A. I.