« Falsification des résultats » : Saadaoui dénonce des fraudes dans les écoles privées

« Falsification des résultats » : Saadaoui dénonce des fraudes dans les écoles privées
Écoles privées

Lors d’une séance de questions orales au Conseil de la Nation ce jeudi, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdoui, a dressé un réquisitoire sévère contre certaines dérives du secteur privé, tout en traçant les perspectives d’une refonte profonde du système d’agrément.

Le ministre a révélé que les missions d’inspection menées auprès des établissements privés ont mis en lumière des conclusions alarmantes. Selon lui, certains propriétaires d’écoles considèrent l’enseignement comme une « activité purement commerciale », au détriment de la rigueur pédagogique.

Saadaoui a dénoncé des « dépassements graves » entachant la crédibilité de l’acte éducatif, citant explicitement des cas de manipulation et de falsification des résultats scolaires. Face à cette situation, le ministre a promis une tolérance zéro pour protéger la crédibilité des diplômes nationaux, annonçant un renforcement drastique du contrôle par les corps d’inspection.

Écoles privées : Pourquoi le gel des nouveaux agréments ?

S’expliquant sur la suspension de l’octroi de nouveaux agréments pour les écoles privées, le premier responsable du secteur a rappelé que l’éducation demeure un service public avant tout. Il a souligné la pression démographique constante : chaque année, le secteur accueille plus d’un million de nouveaux élèves (dont 1,028 million en première année primaire), alors que les flux de sortie ne dépassent pas les 550 000.

Si l’ouverture au privé en 2004 et 2005 visait à épauler le secteur public, le ministre a précisé que des rapports transmis au Premier ministère en 2022 ont révélé que plusieurs établissements s’écartaient du programme officiel. Ce constat a mené à :

  • La suspension temporaire de la création de nouvelles écoles.
  • La mise en place d’une commission élargie pour réviser le cadre réglementaire.
  • L’élaboration d’un nouveau cahier des charges, actuellement soumis au Secrétariat général du Gouvernement.

Le ministre a également esquissé l’avenir du secteur privé, conformément aux orientations du président de la République. L’objectif est de réorienter l’investissement privé vers des besoins spécifiques.

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Le ministère étudie actuellement l’ouverture de nouvelles filières, notamment dans l’informatique et les technologies de l’information, afin de préparer les élèves aux spécialités de l’intelligence artificielle.

Saâdoui a conclu en précisant que les 628 établissements privés actuellement agréés (répartis sur 38 wilayas) continuent de fonctionner sous l’ancien régime, tout en examinant leurs demandes d’extension.

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Il a toutefois lancé un appel aux investisseurs pour se tourner vers les sciences exactes, affirmant que le ministère accueillera favorablement toute initiative sérieuse respectant les normes de qualité et la souveraineté du programme national.