Deux semaines après son lancement, la campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre connaît quelques «couacs».
«Affichage anarchique», «parti pris de l’Administration à l’égard de certains partis» et «des problèmes d’ordre matériel et de logistique , auxquels font face les commissions locales, sont autant de dépassements dont a fait état hier, le président de la commission nationale indépendante de surveillance des élections locales, Mohamed Seddiki.
Lors d’une réunion de sensibilisation organisée à l’initiative de la commission de surveillance de la wilaya d’Alger, visant à initier les membres des commissions des communes et représentants des partis, à la loi relative aux élections et à clarifier leur rôle, M. Seddiki, a indiqué que cette réunion qui sera suivie d’autres à l’échelle nationale, à partir de lundi, sert de cadre de débats aux nombreux problèmes dont souffrent les commissions locales. Il a relevé, à ce titre, «la fuite de responsabilité de la part de l’Administration», vis-à-vis des problèmes des commissions de surveillance.
En affirmant que ce problème qui existait déjà lors des élections du 10 mai passé s’est aggravé au lieu de trouver des solutions, il a accablé l’Administration du «retard dans l’installation des commissions locales des wilayas et des communes, en sus des problèmes matériels et de logistique.
M. Seddiki, qui intervenait devant les représentants des commissions des communes, rappellera avoir porté ces doléances des partis auprès du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur, auquel a été soumise une plateforme, mais jusque-là, une infime minorité de ses revendications ont été satisfaites.
Dans les détails, il citera en exemple le cas de membres de la commission «contraint de payer le badge de sa propre poche», en s’exclamant, que «des commissions de communes n’ont même pas de badges, alors que leurs membres travaillent y compris le week-end, comme si ces élections sont l’affaire de ces seules commissions ».
M. Seddiki sort de ses gonds en affirmant : «Nous n’avons peur de personne, et nous dirons la vérité en toutes circonstances», avant d’accabler l’Administration de pratiquer le «double standard» à l’égard de certains partis, et d’autres griefs qu’il a promis de soulever à l’occasion d’une prochaine réunion avec les représentants de l’Administration et de la commission de supervision des élections présidées par les magistrats.
Revenant sur l’objet de la réunion, qu’il a précisé dans «l’écoute des doléances des partis», il a appelé dans ce contexte, à s’éloigner du discours démagogique, en ajoutant que, «la loi qui doit être seul juge entre nous, doit aussi être appliquée par tout le monde».
Il a aussi invité l’assistance à «mettre de côté les différents entre partis, au sein des commissions», pour ensuite tirer la sonnette d’alarme au sujet de «l’indifférence des citoyens vis-à-vis de ces élections». Et M. Seddiki de lancer un ultimatum de 24 heures aux autorités pour satisfaire toutes les revendications formulées par les partis, notamment la demande de traitement égal auprès de la commission de supervision des élections présidée par des magistrats.
Notons enfin, que les membres de la commission de surveillance des élections, relevant de la commune de la Casbah, ont décidé à la majorité des présents lors d’une réunion, de geler les activités de la commission et de lancer un ultimatum à l’Administration pour régler leurs problèmes matériels et être reçus par le chef de la daïra de Bab El Oued, à défaut de quoi ils procéderaient à la dissolution pure et simple de ladite commission.
A. R.