Faisant abstraction de la crise qui secoue le FNA,Touati dit créer la «surprise» aux élections locales

Faisant abstraction de la crise qui secoue le FNA,Touati dit créer la «surprise» aux élections locales
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Décidément, le président du Front national algérien (FNA) a le souffle long, lui qui fait superbement le dos rond à toutes les turpitudes qui agitent son parti et ignore ceux qui, depuis des mois, veulent avoir sa «tête».

Et ne s’en tenant qu’à ce que lui dicte justement cette «tête», Moussa Touati s’inscrit d’ores et déjà dans la logique des élections locales fixées pour le 29 novembre prochain et ose même, comme à son habitude, un pronostic. «Nous allons, à l’occasion de ces élections locales, créer la grande surprise qui désarçonnera plus d’un parmi ceux qui rêvent de l’implosion du FNA et qui font tout pour ce faire», a-t-il déclaré, ce jeudi à l’ouverture d’une réunion ayant regroupé au siège national du parti, à Alger, les chefs des bureaux de wilaya du parti.



«Cette crise ne fait que renforcer le parti comme par le passé où à chaque secousse succède une performance électorale», ajoutera-t-il. Le conclave de ce jeudi, qui se veut comme le coup de starter officiel des prochaines élections locales, n’a pas été sans incident avec l’irruption d’une dizaine de têtes de pont de la contestation dans les locaux du parti. Une présence synonyme de «formel démenti à ce que Touati a sciemment distillé la veille dans la presse sur notre prétendu ralliement au nouveau parti que compte lancer prochainement Amar Ghoul ou encore au MPA d’Amara Benyounès pour faire diversion et tromper la base militante du parti», lancera Mohamed Brahimi, un des adversaires acharnés de Touati. Ce que ce dernier rejettera d’un revers de la main en tenant, à son tour, à confirmer ce qu’il a avancé au sujet, affirmant que ces «radiés du parti», allusion à Khenchali et consorts, n’ont fait, ce jeudi, que «réitérer leur revendication de réclamer l’argent engagé dans la campagne électorale des dernières législatives », comme pour confiner la dissidence dans un esprit purement mercantile. Accusation que les concernés tiendront à retourner contre Touati qu’ils accusent d’avoir fait du parti «un fonds de commerce pour ses seuls et exclusifs intérêts personnels ». Et à Brahimi de renchérir en plaçant le «pronostic» de Touati quant à un score électoral de loin meilleur que celui des locales de novembre 2007 dans le sillage, «de sa diabolique stratégie de monnayer les candidatures et les places sur les listes électorales comme ce fut le cas à l’occasion des législatives du 10 mai dernier».

Le Conseil d’Etat saisi prochainement

Pour notre interlocuteur, le président du FNA ne fait qu’adopter, comme à son habitude, «la politique de la fuite en avant» en agissant dans «l’illégalité», faisant abstraction du refus, dira-t-il, du ministère de l’Intérieur de reconnaître les résultats du dernier congrès du parti tenu les 21 et 22 juin dernier».

Un refus «signifié au-delà du délai d’un mois, comme le stipule la nouvelle loi portant sur les partis politiques», selon Touati qui dira solliciter tout prochainement le Conseil de l’Etat à l’effet, soutiendra-t-il, de «mettre en échec les pseudo-arguments derrière lesquels le ministère de l’Intérieur s’est caché pour justifier son refus à valeur de parti pris flagrant». Et à Touati de mettre ce qu’il appelle «cabale» contre son parti sur le compte d’une vaste opération visant à domestiquer la classe politique «rebelle» qui ne veut pas «rentrer dans les rangs». «Que vise-t-on à travers ces dissidences orchestrées au sein de partis bien déterminés si ce n’est à reproduire le scénario post-ouverture démocratique de février 1989 avec la ribambelle d’une soixantaine de partis politiques à l’effet de désintéresser le peuple de la chose politique et permettre ainsi la pérennité du système», affirmera le président du FNA. Pour ce dernier, et à supposer que le dernier congrès du parti n’est pas validé, il n’influe nullement sur le parti de par son caractère extraordinaire. Autrement dit, soutiendra-t-il, «et vu que les actuels statuts du parti ne prévoient le prochain congrès ordinaire qu’en décembre prochain, le problème de légalité ne se pose aucunement». Version que réfutent les contestataires pour qui le dernier congrès du parti, tenu en juin, était ordinaire comme l’autorisation de sa tenue délivrée par les services de la wilaya d’Alger l’atteste amplement.

Conférence des cadres du parti en septembre

Cela dit, les deux «camps» ne comptent pas abandonner la partie, chacun s’appuyant sur ses propres logiques et arguments. Ainsi, Touati dira tenir à la mi-septembre prochaine la conférence nationale des cadres du parti qui aura à finaliser les travaux du dernier congrès en adoptant les statuts et le règlement intérieur. Pour les contestataires, il sera question de pousser Touati dans «ses derniers retranchements», comme le dira Brahimi qui dira avoir été reçu en compagnie de trois autres de ses collègues dissidents, mercredi dernier, au ministère de l’Intérieur. Une réunion à l’issue de laquelle, dira notre interlocuteur, «promesse nous a été donnée de s’attendre à de bien heureuses nouvelles juste après l’Aïd».

M. K.