Faire jeûner un enfant, oui mais…

Faire jeûner un enfant, oui mais…

Faire jeûner un enfant n’est jamais sans danger, surtout lorsque les journées de Ramadhan sont très longues et surtout très chaudes, comme c’est le cas cette année encore.

La presse nationale a plusieurs fois rapporté des cas d’enfants, morts après avoir jeûné. On se rappelle de ce garçon de 5 ans, habitant à Médéa, mort en 2011 alors qu’il observait le jeûne, ainsi que de cette fille de 8 ans, de la commune de Bourached (Aïn-Defla ) ou encore de ce garçonnet de 10 ans de la commune de Robah, dans la wilaya d’El Oued, tous deux décédés la même année pour avoir fait le carême alors que le mois de Ramadhan coïncidait avec un mois d’août caniculaire.

Si les adultes supportent difficilement les journées interminables sous une chaleur dépassant très souvent les 30° à l’ombre, que dire d’un enfant dont le corps n’est pas habitué à ce genre de restrictions.

Pas facile en effet de s’abstenir de boire et de manger pendant plus de 16 heures, surtout lorsqu’on est un petit être fragile dont le corps ne possède pas encore les ressources nécessaires pour supporter cette abstinence nutritionnelle. Pourtant, certains parents n’hésitent pas à faire jeûner leurs petits, faisant fi des dangers et risques potentiels qu’ils encourent.

Si la religion dit que l’enfant est tenu de commencer à jeûner dès qu’il est pubère, la tradition veut que nous habituions les enfants au jeûne dès l’âge de 5 ou 6 ans afin qu’ils partagent avec la famille cette ambiance et cette ferveur religieuse, à l’heure du ftour.

Si cela n’est pas préjudiciable, il reste que cela doit se faire de façon raisonnable, c’est-à-dire sous certaines conditions (qu’il ne fasse pas trop chaud, que l’enfant ne se dépense pas trop pour ne pas se déshydrater, qu’il reste à la maison sous la surveillance et l’œil vigilent des parents ou d’un adulte,…) et qu’on lui fasse rompre le jeûne dès qu’il se sent trop fatigué.

Rien ne doit se faire au détriment de la santé de l’enfant.

Kamir B.