L’annonce par le ministre des finances de la majoration du prix des carburants à hauteur de 19 dinars le litre pour le gazole et 25 DA le litre pour l’essence, contredit les assurances officielles dont celle de ce ministre que le citoyen ne payera pas les frais de la crise.
Maintenant que le rebond tant attendu des cours du brut est quasiment exclu du moins à moyen terme, le gouvernement ne cache plus sa volonté d’aller «nettoyer» les poches du contribuable.
C’est d’ailleurs ce même ministre des finances qui a tenté à plusieurs reprises de faire accroire que les algériens ne seraient pas touchés par le choc pétrolier. La réalité rattrape hélas cette fiction gouvernementale qui se nourrit du populisme et de cette peur-panique de devoir faire face à une colère de la rue.
Le gouvernement n’a pourtant pas le choix. Il n’est plus maitre de son destin tant toute sa stratégie est battue sur le …baril du pétrole. Un baril qui commence par doses homéopathiques à lui exploser à la figure à la faveur de la contraction de ses cours sur les marchés internationaux.
Et faute d’aller piocher dans d’insondables gisements fiscaux que représente cette faune de «professionnels» de l’informel, les pouvoirs publics recourent comme d’habitude à la solution de facilité : taxer le contribuable directement ou indirectement en augmentant les tarifs des services.
Fausses assurances, vraie réalité
La pilule aurait pu être avalée si l’affaire devait se limiter à quelques dinars de plus à payer à la pompe. Mais on sait par expérience, que ces hausses dans les prix des carburants vont impacter logiquement toute la sphère du transport et de la logistique.
Du coup, on aura affaire à des réactions en chaine qui, in fine, vont toucher le simple citoyen. Il serait donc naïf de «gober» l’argument du ministre selon lequel il ne s’agit que d’un simple «aménagement faible et supportable des tarifs proposés dans le projet de loi de finances 2016».
C’est un peu vrai à la pompe, mais cela aura fatalement un effet boule de neige sur tous les secteurs où le carburant constitue un «intrant» dans la chaine de production ou de service. La vérité est que même avec cet énième effort demandé au citoyen cela ne réglera pas le problème des finances publiques.
L’Algérie qui a raté l’occasion de faire décoller son économie durant les années de vaches grasses, sera contrainte d’appliquer une thérapie de choc. Une réalité que le grand argentier du pays n’a pas pu cacher même s’il a tenté de la maquiller par confort de langage. «Ces financements extérieurs seront des partenariats public-privé entre des acteurs économiques nationaux et internationaux et non d’Etat à Etat», a –t-il expliqué.
Quoi qu’il en soit, la réalité du marché pétrolier des recettes du pays qui se contractent inexorablement, oblige le gouvernement à se départir de plus en plus de son populisme en taillant dans ses fausses assurances que l’Algérie n’est pas en crise. Il faut juste espérer que cette augmentation des prix des carburants ne jette pas de l’huile sur le feu.