Les chauffeurs des taxis urbains sont en colère. Ils considèrent que les dernières augmentations sont dérisoires. Ils réclament la révision de la nouvelle tarification instituée par le ministère des Transports. Les tarifs du transport collectif urbain et suburbain privé ont augmenté de 10 %.
Sid-Ali, chauffeur de taxi, a précisé que cette l’augmentation, initiée par le ministère des Transports, est insignifiante. Il expliquera qu’« avec un tarif de 30 DA, nous avons une augmentation de 3 DA seulement. Avant, le compteur était au démarrage à 20 DA, l’augmentation actuelle est de 20 centimes. Est-ce que c’en est une ? Cette maigre majoration va créer en plus le problème de la petite monnaie.
La corporation a proposé d’arrondir l’augmentation à 5 DA, mais le ministère de tutelle a refusé arguant qu’elle aura un impact sur le pouvoir d’achat du citoyen. Nous sommes aussi des citoyens et nous avons des familles à charge ». Même son de cloche chez Mohamed qui doit consulter à chaque fois la fiche de la nouvelle tarification. « C’est inadmissible. On nous impose une augmentation de 10% tout en exigeant l’acquisition d’un compteur spécial qui est cédé à 35. 000 DA.
Personnellement, je ne peux pas l’acheter. On n’a pas pris, dans cette décision, en considération l’augmentation des prix du carburant de 40% », a-t-il dit. Des chauffeurs de taxi ont également évoqué le problème de stationnement ces dernières semaines. « Nous sommes tout le temps chassés par les services de police. Il suffit juste de s’arrêter pour transporter un client pour qu’un policier, surgi et nous verbalise ou nous retire le permis de conduire. La situation est devenue infernale. Nous ne pouvons plus travailler dans ces conditions », fulmine un chauffeur de taxi au niveau du rond point de la place du 1er-Mai. Trois chauffeurs de taxi au niveau de la place Kennedy d’El Biar ont fortement contesté le retrait de leurs permis de conduire par un policier chargé de la circulation routière qui a invoqué la présence d’une plaque d’interdiction de s’arrêter et de stationner.
Dans ce type d’infraction, il est prévu la suspension du permis de conduire pendant quatre mois. Ce qu’a exécuté l’agent des services de l’ordre en service sur les lieux. « Dites-moi qui va nourrir ma famille si je ne travaille pas ? », s’est révolté l’un d’eux. Et au policier de rétorquer : « J’applique la loi. »
L’interdiction de jumelage pénalise aussi les clients
« Les chauffeurs de taxi imposent leur propre loi. Ils préfèrent les petites courses, sans se soumettre au compteur. Ils exigent aussi la destination et ne sont jamais à la disposition du client. Je suis pour l’organisation et l’application avec rigueur de la loi. » Un constat partagé par un père de famille rencontré sur place.
Conférer au taxi sa vraie valeur
« Il n’y a pas d’acharnement », affirme la police
Neïla Benrahal