Faible récolte des olives à Bouzeguène, Le spectre d’une huile plus chère plane

Faible récolte des olives à Bouzeguène, Le spectre d’une huile plus chère plane

Le déficit de récolte d’olives ne va pas sans se répercuter sur le prix de l’huile et, depuis l’année dernière, il se situe entre 550 et 600 DA le litre.



La région de Bouzeguène va connaître, cette année, une baisse importante de la récolte d’olives. La population locale le savait déjà, depuis l’été dernier, à la suite d’une succession d’incendies ravageurs qui ont détruit 53 hectares d’espaces oléicoles, selon la responsable de la subdivision agricole de Bouzeguène. Outre les incendies, cette baisse de la production est aussi due à d’autres facteurs tels la sécheresse, les maladies et la rusticité des oliviers.

La filière oléicole est dépendante des aléas de la pluviosité. La subdivision de Bouzeguène escompte une récolte oscillant entre 12 et 16 quintaux d’olives à l’hectare. Une estimation jugée insuffisante comparé aux précédentes saisons où il est enregistré des pics de production qui ont atteint les 30 quintaux d’olives à l’hectare. Il est important de souligner que les oliviers de la région Nath Idjeur et d’Illoula Oumalou se caractérisent par l’âge très avancé des plants et par l’absence de soins adéquats.

En raison de cette faible récolte, la campagne oléicole a commencé tardivement. En plus des dizaines d’hectares  d’oliviers qui ont été brûlés, le reste des oliviers qui a échappé aux flammes n’a rien produit ou a perdu les fruits en raison des fortes chaleurs de l’été. Les quelques propriétaires plus ou moins chanceux de pouvoir retrouver quelques branches chargées d’olives se pressent de les récolter de peur que les voleurs d’olives qui sévissaient ces derniers temps ne viennent leur rendre visite.

Il y a, certes, ceux qui partent pour une rapide récolte, mais beaucoup d’autres partent aux champs pour tailler les branches brûlées, nettoyer ou désherber et incinérer. Cet arbre ancestral, qui était depuis toujours l’aliment indispensable des ménages, a payé un lourd tribut au délaissement et au manque d’entretien. Le déficit d’olives qui vont donner autant d’huile pour la présente campagne ne va pas sans se répercuter sur le prix de l’huile.

Alors que, depuis l’année dernière, l’huile est vendue entre 550 et 600 DA le litre, le déclin de la production pourrait influer sur les prix de ce produit alimentaire de base.

De par son relief, la région est constituée de trois niveaux de terrains. L’altitude de prédilection de l’olivier se situe au-dessous de 300 mètres bien qu’il se plaise aussi à 1000 mètres, exposé plein sud. En Kabylie, les oliviers prospèrent à 800 voire 1000 m selon l’exposition au soleil.

Par ailleurs, la région de Bouzeguène est confrontée aussi au problème de transformation des olives, même si elle dispose d’une dizaine d’huileries. L’an dernier, plusieurs familles ont attendu plus de cinq semaines pour faire triturer les olives. Vu les conditions de stockage inappropriées (sacs non aérés), l’attente prolongée entraîne le pourrissement des olives, et donc la dépréciation de la qualité de l’huile extraite.

C. NO