Ils sont sept étudiants en médecine, mis en cause dans une affaire de falsification des relevés de notes du baccalauréat, et ce, afin de pouvoir s’inscrire en médecine, faculté qui exige, pour y être admis, une moyenne égale ou supérieure à 15.
Ces derniers attendent d’être passés en conseil de discipline, une plainte officielle étant déposée par l’administration de l’université pour faux et usage de faux. Cette situation nous est confirmée par le doyen de la faculté de médecine, Lakhdar Mokhtari.
«Au début, nous avons reçu un coup de téléphone anonyme, faisant état d’étudiants inscrits en faculté de médecine et qui auraient falsifié leurs relevés de notes au baccalauréat et ce, afin de prétendre à une moyenne de 15 pouvant leur permettre de s’y inscrire.
C’est donc suite à cet appel que nos services se sont sérieusement mis à l’étude des dossiers nommément cités par le coup de fil anonyme. Nous nous sommes aperçus que ces étudiants avaient les mêmes notes portées sur les relevés dûment légalisés par les services de l’état civil. A partir de cela, nous avons entamé de vastes recherches, allant jusqu’à dix ans en arrière et nous avons découvert que sept étudiants inscrits en 1ère année étaient réellement impliqués», affirme le doyen de la faculté de médecine.
Les sanctions ont suivi automatiquement et on apprendra que l’université a déposé une plainte officielle pour faux et usage de faux, lors des inscriptions. Des enfants de personnalités connues à Oran seraient impliquées dans cette histoire. D’autres filières et d’autres départements seraient également touchés par la falsification de relevés de notes.
C’est pratiquement devenu le sujet que partagent les étudiants des différentes facultés, notamment ceux du pôle universitaire de Belgaïd qui ont été assez surpris de voir qu’une liste constituée d’une dizaine d’étudiants inscrits au département de droit avaient été radiés des effectifs du dit département.
Ces mêmes étudiants lieront directement cette sévère sanction au scandale qui secoue ces dernières semaines les différentes administrations universitaires sur des faits très graves ayant trait à des inscriptions d’étudiants dans différentes filières.
Pour certaines filières, on parle d’étudiants qui n’auraient jamais obtenu leur baccalauréat. Passé le scandale des notes complaisantes données à des étudiants moyennant de forte contreparties financières, voici venu le scandale des inscriptions en facultés de médecine, en droit ou en sciences commerciales d’étudiants sans baccalauréat ou encore des inscriptions dans des filières sans pour cela que l’étudiant n’ait la moyenne requise.
Concernant la liste des étudiants radiés de l’institut de droit, dans le pôle universitaire de Belgaïd, leur nombre a atteint pour l’heure 13 étudiants, selon nos sources.
Le Dr Yelles, chef de département de droit dira à ce propos: «Le nombre d’étudiants arrêtés n’a pas encore été déterminé et il n’est pas exclu que la liste soit plus longue et que d’autres cas soient mis à jour.» Cette situation est apparue quelques semaines après avoir découvert que neuf étudiants inscrits en médecine n’avaient pas les qualifications requises pour prétendre à suivre le cursus dans cette filière. Le scandale a été tel qu’une commission ministérielle a été dépêchée à Oran afin de s’enquérir de la situation.
Une enquête qui ne se limiterait pas à la seule faculté de médecine mais qui s’étendrait aussi vers les autres instituts dont les départements de droit, des sciences et gestion commerciales et d’autres départements comme les sciences islamiques. Parallèlement, des enquêtes internes ont été mises sur pied par les chefs de départements eux-mêmes et selon certaines sources, les recherches vont permettre d’éplucher les dossiers d’inscription, remontant ainsi jusqu’en 2002, c’est-à-dire un retour de 10 ans.
Ce qui fait dire à certains étudiants que les personnes concernées pourraient être déjà en exercice. Selon les nombreux témoignages recueillis auprès d’étudiants de différentes filières à propos des notes de complaisance données ça et là, moyennant une contrepartie financière ou autre, seraient en fait un secret de polichinelle, «c’est une pratique courante», diront N., M. et D. avant d’ajouter: «Il suffit pour cela de connaître le bon agent de sécurité qui sert de rabatteur aux gens de l’administration et ceci ne nous étonne même plus, tellement que ces pratiques sont largement répandues.»
Zitouni M.