Vous avez dit indépendance alimentaire? Il y a loin de la coupe aux lèvres…
Selon les services des Douanes algériennes, les céréales et les légumes secs sont à l’origine de cette augmentation.
La facture alimentaire est bien salée. Les importations algériennes ont encore une fois doublé. Durant le mois d’août dernier, elles ont enregistré une progression de plus de 95%. Les céréales et les légumes secs sont à l’origine de cette augmentation. C’est ce que relève un bilan du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). «Les produits alimentaires, qui représentent une proportion de 22,23% du volume global des importations, se sont établis à 845 millions de dollars durant le 8e mois de l’année 2011 contre 433 millions dollars durant la même période en 2010, en hausse de 95,15%», indiquent les services des douanes. Une augmentation vertigineuse. Alors que le gouvernement multiplie ses efforts pour réduire la facture alimentaire, celle-ci ne cesse de grimper. Le rapport explique que cette augmentation est engendrée essentiellement par une hausse de 89,23% des importations des céréales, semoules et farines, passant de 148,55 millions de dollars en août 2010 à 281,10 millions dollars à la même période en 2011. Pourtant, la production céréalière s’est nettement améliorée ces dernières années, sans pour autant avoir un impact effectif sur les importations de ce type de produits. La part des céréales dans la structure des produits alimentaires importés est de 33,27%, selon le Cnis. Les légumes secs, qui représentent 3,05% des importations globales de l’Algérie, ont également enregistré une très forte hausse, soit 157,09%, passant de 10,02 millions de dollars en août 2010 à 25,76 millions à la même période de référence en 2011.
Le rapport souligne, par contre, une baisse des importations viandes de l’ordre de 28,73%. Hormis les viandes, tous les produits du groupe alimentation ont connu des hausses des importations. Même les produits laitiers ont grimpé de 55,79% totalisant ainsi 114,30 millions de dollars. Le café et le thé ont également fléché à 37,87%, soit un montant de 20,68 millions de dollars. La facture des importations des sucres et sucreries a plus que quadruplé. Elle est passée de 52,43 millions de dollars à 217,42 millions dollars, précise le Cnis. Ces chiffres démontrent encore une fois que le gouvernement n’a pas réussi à réaliser son objectif, à savoir la baisse des importations des produits alimentaires. Des mesures rigoureuses ont été prises depuis plus de deux ans pour réduire le recours aux importations. Effrayé par la facture de 40 milliards de dollars des importations en 2008, le gouvernement a multiplié ses options. Ainsi, le dispositif d’aide aux agriculteurs a été renforcé en accordant des crédits bancaires rapidement. L’Etat a même introduit le crédit documentaire pour dissuader les importateurs. Dans ce souci, le gouvernement est allé jusqu’à revoir l’Accord d’association avec l’UE pour maintenir la subvension des produits agricoles. Or, avec toutes ces dispositions, le résultat est loin d’être satisfaisant. La facture alimentaire pèse lourdement sur la balance commerciale du pays. Les importations de l’Algérie ont connu une baisse de 10%, soit 2,9 milliards de dollars en février dernier contre 3,2 milliards de dollars au même mois en 2009, sans pour autant drainer une baisse des importations de produits alimentaires. Ces derniers ont enregistré une hausse de 35%, passant de 460 millions de dollars en février 2010 à 621 millions de dollars à la même période en 2011. Les autres groupes de produits ont tous connu des baisses.
