Facilités d’acquisition pour les uns et pas pour les autres, Concessionnaires automobiles : se servir et servir les «proches» !

Facilités d’acquisition pour les uns et pas pour les autres, Concessionnaires automobiles : se servir et servir les «proches» !

Il suffit d’avoir des liens solides avec les représentants des marques de véhicules en Algérie pour devenir un revendeur et engranger des gains substantiels !

Alors que des milliers de citoyens attendent d’avoir un véhicule commandé auprès des concessionnaires depuis plusieurs mois, d’autres s’offrent le privilège d’exposer toutes sortes de voitures neuves à la vente. A travers les différents quartiers, dans les parkings, les stations-service et même dans les cités, on trouve souvent des véhicules immatriculés «00» sur lesquels est collée l’annonce «à vendre», avec un numéro de téléphone.

Une réalité qui renseigne sur les pratiques auxquelles s’adonnent les concessionnaires qui, d’une part, livrent plusieurs véhicules à une seule personne et, d’autre part, laissent des milliers d’autres en liste d’attente.

«Si une voiture vous plaît, je vous fais un bon prix. C’est mieux que d’attendre cinq à huit mois. Choisissez celle qui vous convient, ne ratez pas l’occasion car vous risquez de le regretter», lance un jeune, âgé à peine d’une trentaine d’années, qui propose une dizaine de voitures neuves à la vente à côté de la station de bus de Birtouta.

«Il n’y a pas de problème concernant les papiers, tout est déjà fait», insiste-t-il.

Avec une augmentation variant entre 40 000 et 100 000 dinars par rapport au coût des véhicules chez les concessionnaires, notre interlocuteur affirme qu’il est «au service de ceux qui ont un besoin urgent». Mais comment parvient-il à avoir toutes ces voitures ? A-t-il les moyens financiers lui permettant de les acheter en une fois ? Est-il mieux placé que tous ces simples citoyens qui sont contraints de payer à l’avance et qui ne reçoivent leur véhicule qu’au bout de plusieurs semaines ?… Ce sont autant de questions qui taraudent l’esprit. «Ce sont des gens qui ont acheté ces voitures, mais qui se sont retrouvés dans la nécessité de les vendre. Moi, je ne fais que vendre pour eux !», justifie notre interlocuteur.

Il s’agit, donc, de «concessionnaires informels» qui ont pris le relais et qui gagnent de grosses sommes d’argent sans payer la moindre taxe ! «Ne cherchez pas à comprendre comment j’ai acquis ces deux voitures neuves ! si vous voulez acheter, on s’arrange, sinon il y aura d’autres clients», nous répond sèchement un autre revendeur croisé à la sortie de Chéraga. Etant sûrs d’écouler rapidement leur marchandise, ces nouveaux commerçants vont jusqu’à narguer les gens, sachant qu’ils sont en position de force.

Et ils arrivent à vendre dans des courts délais, les citoyens préférant payer plutôt que d’attendre le bon-vouloir des concessionnaires officiellement agréés.

En réalité, ces revendeurs ont des connaissances solides avec les représentants des marques étrangères et se permettent de «sortir» le nombre de voitures qu’ils veulent et à un moment qu’ils choisissent.

Le phénomène prend, ces derniers temps, des proportions alarmantes, portant une grave atteinte aux intérêts des consommateurs qui doivent solliciter «la deuxième main» s’ils veulent avoir à temps leurs véhicules.

A.H