L’Algérie s’engage dans un ambitieux programme national visant à renforcer sa capacité de mobilisation des ressources en eau de surface. Les autorités sont à la recherche de nouveaux sites pour la réalisation de barrages et de retenues collinaires, dans le cadre d’une politique proactive destinée à faire face aux défis de la pénurie d’eau et des changements climatiques.
Le ministre des Ressources en eau, Taha Derbal, a révélé, jeudi 22 mai 2025, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), que l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) a entamé des sorties sur le terrain à travers différentes wilayas du pays.
L’objectif est d’identifier des sites potentiels pour la construction de nouveaux barrages, afin de mobiliser des ressources hydriques supplémentaires et de renforcer la sécurité hydrique nationale.
Le ministre a insisté sur le fait que ces projets seront soumis à des études techniques approfondies pour évaluer leur faisabilité.
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« Leur inscription budgétaire n’interviendra qu’après le respect des conditions et critères techniques requis pour chaque site », a-t-il précisé, soulignant ainsi une approche rationnelle dans la planification des grands projets liés à l’irrigation et au stockage de l’eau.
Barrages en Algérie : Des projets prioritaires pour les régions en tension hydrique
Derbal a également mis en avant les efforts déployés dans certaines wilayas confrontées à des difficultés d’approvisionnement. C’est notamment le cas de Bordj Bou Arreridj, où des fluctuations dans l’alimentation en eau potable ont conduit à un renforcement des investissements.
Plusieurs projets y ont été lancés en 2024, tandis que d’autres sont programmés, dont le raccordement de 14 communes à la station de dessalement de Béjaïa.
« Ces localités seront ensuite connectées au système de pompage vers le barrage d’Aïn Zada, afin d’assurer un approvisionnement stable et durable », a-t-il expliqué.
Pour la wilaya de Tébessa, un plan stratégique a été adopté pour transférer l’eau depuis des wilayas voisines, dans le but de réduire les disparités régionales et d’assurer un équilibre minimal entre les différentes zones.
À Annaba, les autorités envisagent une révision du schéma directeur de l’eau potable pour l’adapter aux données actuelles et aux besoins futurs. Le ministre a également souligné l’importance du projet de la station de filtration « Draâ Errich », qui a bénéficié d’une réévaluation financière afin d’accélérer les travaux et garantir la qualité du traitement.
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Cette série de projets s’inscrit dans une stratégie plus large visant à sécuriser les ressources en eau en Algérie, alors que le pays fait face à des épisodes de sécheresse récurrents et à une demande croissante.
Le gouvernement mise sur une combinaison de solutions, incluant la construction de barrages, le dessalement de l’eau de mer et les transferts entre régions, pour garantir une gestion durable de cette ressource vitale.
Avec ces nouvelles infrastructures, l’Algérie espère ainsi renforcer sa résilience face aux aléas climatiques et répondre aux besoins d’une population en croissance, tout en soutenant le développement agricole et industriel.