Le retard dans l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce est dû principalement à la faiblesse des négociateurs algériens, selon le consultant algérien Lalaoui.
«Nous sommes à la traîne depuis 1987, date de la demande d’adhésion à l’OMC de l’Algérie, car nos représentants au sein de cette organisation ne sont pas à la hauteur», a-t-il déclaré hier lors d’une conférence débat organisée au forum d’El-Moudjahid.
M.Lalaoui a également relevé l’instabilité du comité des négociations en expliquant que «ses membres ne sont pas toujours les mêmes et que ce changement continuel fait que les gens ne maîtrisent pas bien les dossiers».
M. Lalaoui a estimé, par ailleurs, que l’Algérie ne répond pas aux attentes des pays membres de l’OMC, car ces derniers exigent plus de concessions et des changements législatifs que le gouvernement algérien refuse de faire.
Abondant dans le même sens, l’économiste Imel Meriem a affirmé, pour sa part, que l’OMC est un instrument de la mondialisation qui se heurte souvent aux principes de liberté et de souveraineté des nations.
«Car la soumission aux exigences de l’Organisation implique des changement qui pourraient toucher la souveraineté nationale», a-t-elle affirmé. Plus explicite, ce professeur universitaire a affirmé que les pays membres demandent l’ouverture pure et simple des services.
«Cela signifie la privatisation des secteursclés du pays tels l’éducation, la santé, le transport et la téléphonie». Pour cette économiste, il n’y a pas une réelle volonté de la part des pays de l’OMC pour faire adhérer notre pays à leur organisation, car «l’Algérie a tous les atouts matériels et humains pour être une puissance économique en Afrique et constitue de ce fait un concurrent redoutable pour les pays industrialisés.
«Pour eux, autant la maintenir dans une situation faible après l’effondrement de son économie durant les années 1980 et 1990».
Concernant le redressement économique du pays, madame Imel a estimé que cela exige une stratégie claire qui devrait concerner tous les secteurs. «Rien ne peut se faire sans vision futuriste»
Elle a cité à titre d’exemple le Japon, devenu la deuxième puissance économique mondiale grâce à sa stratégie élaborée en 1964, et également les Etats-Unis qui ont décidé de devenir le premier producteur mondial de céréales en élaborant un plan d’aménagement du territoire.
Très confiant, le consultant au PNUD, le professeur Ben Yahia, a affirmé que l’Algérie a toutes les potentialités pour devenir une puissance économique régionale. Pour étayer ses propos, il a rappelé que durant les années 1970, elle avait une croissance égale à celle de la Corée du Sud.
Il a ajouté que notre pays possède les potentialités agricoles de l’Espagne et touristiques de la Grèce. Avec ses 381 entreprises viables, elle peut toujours se repositionner avec les firmes étrangères. «Malgré tous ces atouts, l’Algérie n’arrive pas à démarrer sa machine économique », a-t-il conclu.
Z. M.