Face à l’offre pétrolière abondante qui a tiré les prix vers le bas, ces derniers jours, l’Arabie saoudite a annoncé hier son intention de réduire encore davantage sa production et ses exportations durant le mois de mars.
Dans cette perspective, le ministère saoudien de l’Energie a précisé que la production de la Saudi Aramco le mois prochain sera inférieure de 100 000 barils par jour (bj), à son niveau de février, tandis que les exportations resteront inférieures à sept millions de barils par jour (mbj).
Evoquant la coopération entre l’Opep et ses alliés non membres de l’Opep, dans le cadre de l’accord sur la réduction de la production, le ministre saoudien de l’Energie, Khalid al-Falih, a de nouveau estimé, hier, que cette démarche permettra de stabiliser les prix en réduisant les excédents de stocks. «Notre degré élevé de coopération et de coordination continuera d’apporter les résultats escomptés », a-t-il déclaré lors d’une conférence à Ryadh, ajoutant que son pays « reste concentré sur la réduction des stocks excédentaires de pétrole ». « La volatilité des marchés est une préoccupation commune des producteurs et des consommateurs, et le royaume s’est engagé à atténuer cette volatilité et à en réduire les effets négatifs », a-t-il ajouté.
Premier exportateur mondial de brut, chef de file de l’Opep et l’un des artisans de l’accord sur la réduction de la production, l’Arabie Saoudite a appelé en janvier dernier à maintenir le cap en étendant la coopération entre les pays membres et non membres du cartel.
Cet appel est encore plus d’actualité ces derniers jours qui voient les cours du brut emprunter une tendance baissière sous l’effet de l’offre excédentaire qui pèse sur le marché et la progression de la production pétrolière américaine. Dans son frais rapport mensuel, l’Opep n’a pas dissimulé ses appréhensions vis-à-vis de la production américaine, considérant que celle-ci était «inquiétante ».
De son côté, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a souligné mardi dans son rapport mensuel qu’« après avoir considérablement réduit les coûts », les producteurs américains connaissent une « croissance si extraordinaire » que l’augmentation de leur production en 2018 « pourrait égaler la hausse de la demande mondiale ».
Après avoir dépassé les 70 dollars en tout début de la nouvelle année, l’or noir a entamé un recul depuis quelques jours pour perdre plusieurs dollars. Hier, les prix continuaient à reculer en cours d’échanges européens alors que les marchés digéraient les révisions à la hausse sur la production américaine des rapports mensuels de l’Opep et de l’AIE. Vers 11H10, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 62,48 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 24 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour le contrat de mars cédait 43 cents à 58,76 dollars. Hier, les marchés attendaient les données hebdomadaires du Département américain de l’Energie (DoE) arrêtées au 9 février sur les réserves et la production américaine. Les analystes tablaient sur une hausse des stocks de brut de 3,1 millions de barils, de ceux d’essence de 1,8 million de barils et sur une stabilisation des stocks d’autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel), selon un consensus compilé par l’agence Bloomberg.