Face aux enjeux des locales, Effervescence dans les partis

Face aux enjeux des locales, Effervescence dans les partis
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Maintenant que la date de l’organisation des élections locales a été annoncée par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, la classe politique connaît un vrai bouillonnement et aucun parti n’est à l’abri.

Le rendez-vous des locales est donné pour le 29 novembre prochain alors que les manœuvres ont déjà commencé au sein des formations politiques. Les grands et petits partis sont affectés par des agitations internes et les leaders sont tenus de mettre tout en ordre avant la rentrée sociale.

Dans ce cadre, le feuilleton de la crise du Front de libération nationale (FLN), dont la première partie a débuté au lendemain de 9e congrès, n’est pas encore fini, car les contestataires du Comité central se mobilisent encore une fois pour destituer Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du vieux parti. Comme nous l’avons déjà annoncé, il y a quelques jours, la série de réunions régionales entamées par les détracteurs de Belkhadem continue.

Après la réunion d’Alger, puis celle de Ain Témouchent, lundi dernier, les contestataires du Comité central du FLN avaient annoncé la création d’une coordination de l’est du pays. «Nous les membres du Comité central et cadres du FLN de Constantine, Annaba, Tébessa, Souk Ahras, Skikda, M’sila, El Tarf, Sétif, Oum El Bouaghi, Jijel, Béjaïa, Guelma et Mila, réunis lors d’une rencontre régionale de l’Est décidons d’installer une coordination de l’Est».

Pour la direction de parti, les calculs ont été déjà faits, Abdelaziz Belkhadem qui s’était engagé à organiser une session extraordinaire du comité central en septembre prochain se contentera de tenir une université d’été du parti. Celle-ci est programmée pour les 8, 9 et 10 septembre prochain. Belkhadem ne veut pas refaire le scénario de la précédente session de comité central tenue en juin dernier à Alger et il n’est pas question de tomber dans «le piège de la destitution».

Pour sa part, le Rassemblement national démocratique qui a connu au lendemain des élections législatives, la naissance du Mouvement pour la sauvegarde du RND, n’a pas fini avec la contestation qui se prépare à feu doux. Mais le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia ne veut pas attendre que le feu s’allume dans la maison RND et essaye de rattraper la situation.

Selon des sources partisanes, M. Ouyahia aurait opté pour la réconciliation au lieu de la sanction après avoir sanctionné 14 militants du parti. Pour rappel, au lendemain de l’installation de la Commission nationale de préparation des élections locales, un mouvement des protestataires est né à Alger pour contester la politique menée par le président du bureau d’Alger, Seddik Chihab.

Dans sa stratégie pour les prochaines élections locales, le RND a décidé d’ouvrir la porte des candidatures aux citoyens concernant les Assemblées populaires communales. Un choix qui n’est pas du goût des militants. Par ailleurs, la direction du RND craint une hémorragie vers le parti de Tahar Benbaibeche, du RND, qui a lancé le 1er octobre 2011 un nouveau parti politique dénommé «Hizb el fadjr el djadid».

Cependant, Ouyahia ne veut pas de rapprochement avec les initiateurs du mouvement pour la sauvegarde du RND dirigé par Tayeb Zitouni et Nouria Hafsi. De son côté, le Front des forces socialistes (FFS) tiendra vendredi prochain 10 août une session extraordinaire de son conseil national. Dans une déclaration à l’APS, le premier secrétaire national du parti, Ali Laskri a indiqué hier que cette rencontre sera consacrée aux élections locales prévues le 29 novembre 2012.

Le plus vieux parti de l’opposition n’a pas fini avec la protestation menée par Karim Tabou et autres cadres du parti après la démission de 60 cadres et militants et une probable création d’une nouvelle formation politique par M. Tabou. Dans l’histoire du FFS, ce parti a toujours favorisé la participation aux locales, donc, il n’est pas question de rater ce rendez-vous à cause d’une dissidence.

Au niveau du Parti des travailleurs, la secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune, a demandé, lundi à Blida, «davantage de garanties» pour encourager les formations politiques à participer aux prochaines échéances électorales.

Les petits partis sont aussi en pleine agitation comme c’est le cas de l’Alliance nationale républicaine qui a vu le départ de sept cadres qui demandent un congrès extraordinaire. Au niveau du Front national algérien, l’Intérieur vient de rejeter le congrès tenu par Moussa Touati. Au-delà des élections locales, les grands partis se préparent déjà aux enjeux politiques de la prochaine étape qui sont l’amendement du texte fondamental de la République et la présidentielle de 2014.

Nacera Chennaf