Le Rassemblement national démocratique se tient loin des médias depuis le 11 juin, date de plébiscite de Ouyahia à sa tête, mais mène un vrai travail de fourmi en profondeur avec, comme maître mot, l’efficacité.
Depuis son retour tonitruant à la tête du RND avec, comme mission, de redynamiser le parti et contrecarrer l’offensive de l’opposition, Ahmed Ouyahia est sur plusieurs fronts. Multipliant ses rencontres avec les cadres nationaux et locaux du parti, il s’attelle aussi à peaufiner sa stratégie de reconquête de la scène politique et à en partager la teneur avec les militants et sympathisants du RND.
Le silence qu’il observe depuis la conférence de presse qu’il a animée au lendemain de son «retour» cache donc une intense activité. En effet, suite à des réunions organiques qu’il a tenues notamment avec les coordinateurs de wilayas, il a entamé un processus de restructuration-assainnisssement pour rajeunir l’encadrement du parti et le faire sortir des réflexes staliniens qui se sont imposés parmi certains «vétérans» qui ne veulent pas lâcher leurs postes de responsables et étouffent, à travers leurs pratiques d’exclusion, les jeunes compétences du parti.
Le remplacement des coordinateurs d’Oran, d’El-Tarf, de Nâama et d’Illizi s’inscrit d’ailleurs foncièrement dans ce sens, même si d’aucuns, conservateurs à souhait, parlent de «purges» et de «redressement» qu’une velléité de changement et d’alternance à des postes de responsabilité se manifeste. «Je pense qu’il est inapproprié de parler de purge. On a procédé à des changements dans quatre wilayas sur 48 et ces changements visent à apporter du sang neuf aux structure du parti, chose qui a été très bien accueillie par les militants», nous a expliqué le porte-parole du parti, Seddik Chihab, que nous avons joint par téléphone.

«Nous nous attelons à faire un travail de restructuration pour conforter les cadres du parti et leur redonner confiance, afin d’affronter efficacement les prochaines étapes, notamment les sénatoriales que le RND prépare déjà activement.
De plus, le RND compte bien peser dans le débat politique actuel et futur et apporter une contribution et des réponses concrètes et consistantes aux questions qui se posent» nous a également confié Seddik Chihab.
Par ailleurs, s’agissant de l’alliance à laquelle a appelé le secrétaire général du RND en s’adressant notamment au FLN, au MPA et à TAJ, elle figure toujours dans l’agenda du RND. Seulement, nous explique Seddik Chihab, elle fait son chemin tranquillement. De plus, précise-t-il, «Ahmed Ouyahia n’a pas appelé à la mise en place d’une alliance politique imperméable.
Il s’agit plus d’un pôle dans lequel les partis qui soutiennent le programme du président de la République et la démarche du gouvernement se concertent et échangent sur les problématiques politiques du moment et, éventuellement, de coordonner leur positions pour peser sur la scène politique nationale.
Il s’agit pour le RND, en somme, de chercher les voix et les moyens d’être efficace.» Interrogé sur la faisabilité de la chose face à un FLN rétif et se voulant «la locomotive de la classe politique nationale», Seddik Chihab relativise.
«Le FLN adhère à l’idée mais a proposé une autre forme de coordonner l’action des partis qui soutiennent le président de la République, ce qui est tout à fait normal en politique. Ceci dit, beaucoup d’autres partis nous ont déjà signifié leur soutien à la démarche engagée par le secrétaire général, Ahmed Ouyahia. Le projet est en marche.
Le FLN, quant à lui, n’a pas encore formé un bureau politique pour aborder officiellement cette question. Mais ça va venir» a observé également Seddik Chihab qui nie l’existence d’une quelconque rivalité ou querelle de leadership entre le Rassemblement national démocratique et le parti du Front de libération nationale.
«Ce qui nous intéresse, c’est d’être efficace sur le terrain. Nous cherchons les voies et les moyens d’y parvenir et un cadre de concertation, d’échange et de coordination est nécessaire de ce point de vue. Les problèmes de leadership ne se posent nullement pour nous,» a-t-il tranché en effet.