Le gouvernement décide finalement de réagir et de tenter de mettre un terme à la spéculation sur les prix du ciment. Selon le ministre du Commerce, deux options ont été retenues ; la première est de réviser les marges bénéficiaires sur les prix, la seconde consiste à doubler l’importation afin de combler le déficit dans les meilleurs délais.
Selon Mustapha Benbada, son département « proposera un amendement au décret exécutif fixant les marges bénéficiaires appliquées aux prix du ciment en vue de remédier à la hausse des prix que connaît le marché à l’entame de l’été ».
Le Gouvernement « a promulgué un décret exécutif dans le sens de la régulation des prix du ciment, mais ce dernier n’a pas porté ses fruits, d’où la nécessité de son amendement », a-t-il ajouté.
La loi sur la concurrence permet au Gouvernement « d’intervenir lorsqu’il s’agit d’une matière vitale de large consommation ou d’une matière stratégique, et c’est ce que nous comptons faire », a poursuivi le ministre.
Par matière stratégique, le ministre du commerce fait allusion aux chantiers de bâtiment, qui connaissent un grand retard. Pourtant leur réception est l’une des principales priorités de l’Etat, d’autant que le problème engage » la stabilité du pays « , selon l’expression du Premier ministre.
Ainsi, parmi les propositions que le ministère du Commerce compte soumettre au Gouvernement, en vertu de cet amendement « la définition des marges bénéficiaires à l’importation et à la production outre la détermination d’un plafond de prix à la consommation ».
A cela, faut-il ajouter que le Gouvernement ait pris certaines mesures pour pallier la rareté du ciment et charger le Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), de doubler ses importations de 450 000 tonnes à 900 000 tonnes, en vue de couvrir le manque à gagner estimé à près de 3 millions de tonnes, a-t-il précisé.
Concernant la spéculation dont font l’objet les prix du ciment, M. Benbada a affirmé que ces derniers connaissaient une hausse au niveau des détaillants, précisant que le prix d’un sac de ciment (50 kilos) oscillait entre 700 et 800 DA. Des prix ayant causé de sérieuses perturbations au niveau des chantiers de bâtiment, que ce soit chez les entrepreneurs ou dans les logements de l’autoconstruction.
Bien que le ministre tente d’atténuer la gravité de la situation, en indiquant que 80 % des clients sont constitués d’entreprises de réalisation, qui préfèrent acquérir le ciment à la source, les désagréments causés par la pénurie, sont importants et risquent de se répercuter sur la cadence de réalisation des projets.
A.F.