La grève initiée par le Cnapest se poursuivait hier dans une quasi indifférence de la tutelle. Le département de Baba Ahmed observe un assourdissant silence, laissant le soin aux associations de parents d’élèves de s’indigner.
Le syndicat autonome persiste et signe : la balle est dans le camp du ministère de l’Education.
La détermination du Cnapest à poursuivre le mouvement de grève n’est nullement entamée. Le Cnapest affirmait, hier, qu’au-delà du taux de suivi, il n’abandonnait pas sa démarche, arguant que l’initiative doit désormais émaner de la tutelle qui, jusque-là, se mure dans un silence difficilement compréhensible.
La dernière prise de parole de Baba Ahmed remonte à dimanche dernier, soit au lendemain de la rencontre avec les membres du bureau national du Cnapest. Baba Ahmed estimait que les revendications dudit syndicat avaient été prises en charge et ne semblait visiblement pas avoir pris la mesure de la détermination du Cnapest.
Baba Ahmed, tout comme ses proches collaborateurs, essayent, depuis l’échec de la réunion de travail avec le syndicat, de faire croire que le Cnapest fait grève pour défendre un «cas particulier». Des affirmations que rejette la direction du Cnapest qui rappelle la longue liste des revendications qui ont d’ailleurs fait l’objet d’un procès-verbal.
Mais quels qu’en soient les motifs, la grève entame sa troisième semaine et ils sont des milliers de lycéens à devoir rebrousser chemin chaque matin. Le ministère de l’Education, dans une tentative de minimiser l’ampleur du mouvement, évoquait un taux de suivi de 6%, ce qui donnerait une moyenne de 48 000 élèves privés de cours depuis le 7 octobre dernier.
Ce chiffre n’est-il pas assez important pour susciter une rapide réaction du ministère de l’Education en vue de mettre un terme au bras de fer qui l’oppose au Cnapest ? Visiblement pas, puisque, jusqu’à hier, le département de Baba Ahmed comptait sur les associations de parents d’élèves pour montrer du doigt les grévistes et les accuser de prendre en otage les élèves.
Des associations qui, comme à chaque grève, se transforment en porte-parole du ministère de l’Education en pointant du doigt les syndicats autonomes, les accusant de mettre en péril l’avenir des écoliers.
Des accusations qui n’entament en rien la détermination du Cnapest qui répond que les associations et la société civile doivent savoir que la clé du dénouement est entre les mains du ministère de l’Education qui s’est, à maintes reprises, engagé à prendre en charge la plateforme de revendications du syndicat, en témoignent les nombreux procès-verbaux signés entre les deux parties.
Ce que réclame, aujourd’hui, le syndicat, c’est un engagement avec des échéances précises pour la concrétisation des revendications et non pas des délais élastiques. Beaucoup de dossiers, ajoute le Cnapest, peuvent faire l’objet de décisions rapides pour peu que la volonté existe. Pourquoi donc ce silence de la part de la tutelle ?
Le Cnapest fait sa propre lecture, accusant ceux qui n’ont pas réussi à stabiliser le secteur de se cacher derrière ce mouvement de grève pour pouvoir, plus tard, justifier leur incapacité à gérer un secteur qui renoue, une fois de plus, avec les conflits, voire avec le pourrissement.
N. I.