Les entreprises du secteur public comptent, désormais, s’appuyer, sur de nouveaux modes de financement alternatifs pour leur développement, face à une conjoncture économique difficile, a affirmé le président de l’Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), Lakhdar Rekhroukh, dans un entretien à l’APS. Il s’agit de tirer profit, particulièrement, de la dynamisation de la Bourse d’Alger, des nouveaux produits financiers proposés par les banques, des fonds d’investissement ainsi que du partenariat public-privé, selon les explications de M. Rekhroukh, également P-DG du groupe public Cosider.
Pour lui, la Bourse est un “bon moyen” pour lever les fonds, notamment pour les entreprises bien structurées et ayant des ambitions à long terme. Concernant le projet d’introduction de huit entreprises publiques en Bourse, le président de l’Unep relève la “défaillance” de la communication et le manque d’expérience des intermédiaires en opérations de Bourse (IOB) dans l’accompagnement de ces entreprises, alors que le processus de leur introduction a coïncidé avec le lancement de l’emprunt obligataire pour la croissance économique, “un projet alléchant sans aucun risque”.
Mais il réfute certaines analyses qui remettent en cause la capacité des entreprises publiques à s’introduire en Bourse, rappelant que les huit entreprises en question ont fait l’objet d’un “audit minutieux” auprès de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) qui les a jugées “éligibles”. En matière de partenariat public-privé (PPP), le président de l’Unep explique que la réussite de ce nouveau mode de financement des projets dépend de plusieurs préalables, notamment l’existence d’un ancrage juridique et de fonds d’investissement. “C’est une formule multiforme qui peut soulager le Trésor public.
Mais ce qui préoccupe le plus, c’est de trouver les meilleurs moyens pour vendre nos projets. Il faut d’abord trouver l’investisseur, le rassurer au maximum par une législation convenable et des avantages fiscaux, bien négocier les contrats et maîtriser la partie technique et juridique”, note-t-il. Selon lui, “les investisseurs qui viennent en Algérie sont principalement séduits par les fortes potentialités de notre marché.
Pour le PPP, on va les capter de la même manière”. M. Rekhroukh réitère les revendications de l’Unep formulées lors de la dernière tripartite à Annaba, appelant à prioriser la production nationale, à appliquer effectivement la loi qui consacre une part de préférence nationale de 25% aux entreprises algériennes, à alléger la fiscalité de l’entreprise, ce qui va aider à capter le capital informel et augmenter, par conséquent, l’assiette fiscale, et à limiter davantage les importations pour encourager le développement d’un tissu industriel local à terme.