Face à un climat social tendu par une conjoncture politique et économique difficile : Gouvernement, un pied dans la crise, un oeil sur la rentrée sociale

Face à un climat social tendu par une conjoncture politique et économique difficile : Gouvernement, un pied dans la crise, un oeil sur la rentrée sociale

Le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a présidé dimanche dernier un Conseil interministériel élargi consacré à l’examen des préparatifs de la prochaine rentrée sociale, y compris ceux relatifs à la rentrée pédagogique. Au cours de cette réunion, ont été exposées les mesures prises par dix-sept secteurs ministériels, les ministres ayant présenté leurs rapports d’étape concernant ces préparatifs, notamment l’état de mise en œuvre des décisions prises lors des deux conseils ministériels tenus les 23 avril et le 19 mai derniers.

A l’issue des exposés présentés, le Premier ministre a mis l’accent sur l’importance de ce rendez-vous et la nécessaire mobilisation de tous pour sa réussite, notamment dans la conjoncture que traverse notre pays et qui exige la multiplication et la conjugaison des efforts, en particulier ce qui a trait à la rentrée scolaire qui constitue la première priorité durant l‘étape actuelle, soulignant la nécessité de lever toutes les entraves et de prendre en charge les insuffisances à temps. Concernant la rentrée scolaire, universitaire et professionnelle, le Premier ministre a décidé d’accélérer la réalisation des différentes infrastructures devant entrer en service et dont les travaux ont avancé considérablement et chargé le ministre des Finances de veiller personnellement à mobiliser les ressources financières nécessaire à cet effet et d’envoyer des commissions d’inspection multisectorielles pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux sur le terrain au niveau de toutes les wilayas, en accordant un intérêt particulier aux infrastructures situées dans la wilaya d’Alger eu égard à la forte demande enregistrée. Il a en outre décidé d’accorder un grand intérêt aux personnes aux besoins spécifiques en élevant le niveau de prise en charge des élèves aux besoins spécifiques afin de leur garantir les mêmes chances de scolarisation. Noureddine Bedoui a également mis l’accent sur la nécessité d’assurer un approvisionnement ordinaire et régulier du marché national en produits alimentaires, énergétiques et en eau potable et l’impératif d’accélérer la réalisation des projets relevant du secteur des Ressources en eau, essentiellement, la réalisation de quatre stations d’épuration des eaux usées à la wilaya de Djelfa, prévue en deux phases 2019 et 2020, outre l’amélioration de la qualité des eaux potables dans cette wilaya, ont également été soulignés. Le Premier ministre a donné aussi des orientations, à l’effet, d’assurer l’exploitation des capacités nationales de recherche lors de la réalisation et de la gestion des cinq stations de dessalement en cours et la formulation de propositions concernant la rationalisation de la gestion des 11 stations de dessalement en cours de réalisation pour s’acquitter des missions qui leur ont été assignées. Le Premier ministre veut ainsi montrer que le cabinet qu’il dirige est déterminé à adopter une approche globale pour une rentrée sociale 2019/2020 assez calme, avec beaucoup moins de soucis que l’année dernière. Cela va être un défi de taille dans une conjoncture politique et économique des plus complexe. En manque de légitimité populaire, le gouvernement peine à se faire écouter. Pourtant, il sait que l’important est de se faire écouter ; sans cela, tous les efforts sont en pure perte. Concrètement, il n’a rien fait pour apaiser le climat social très tendu de la rentrée. L’actuel Exécutif a érigé des murs derrière lesquels il se cache, faisant semblant de ne pas voir ce qui se passe dans la rue et sur le versant social, alors qu’au-dessus de sa tête plane un nuage sombre. Le front social risque de gronder à l’automne. Effectivement, dès la rentrée sociale, les médecins et les paramédicaux marcheront ensemble pour soutenir le Hirak. C’est ce qu’ont décidé, mardi dernier, trois syndicats de la santé. Ces marches hebdomadaires se tiendront tant que des solutions réelles à cette crise ne seront pas engagées. Le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) et le Syndicat national des médecins libéraux (SNML) ont eu à débattre, lors d’une assemblée générale tenue au CHU Mustapha Pacha, de la situation actuelle du pays. Il est fort probable que d’autres syndicats se joindront à ces organisations.