Face à la scission qui fait rage au sein du parti les redresseurs du RCD exigent la tenue d’un congrès extraordinaire

Face à la scission qui fait rage au sein du parti  les redresseurs du RCD exigent la tenue d’un congrès extraordinaire
Au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), la  scission n’est plus une menace qui pèse sur cette formation de l’opposition, mais une réalité que certifie la démarcation de quelque 1200 militants de la direction du parti que dirige Mohsen Belabbès, successeur de Saïd Sadi depuis le dernier congrès.Autant de militants qui seraient donc remontés contre la direction du RCD, issus des structures du parti implanté dans 26 wilayas du pays ainsi qu’au sein de l’émigration (France et Canada), tiendra à préciser Rabah Boucetta, ancien secrétaire national chargé de l’organique au RCD et que l’on peut désormais qualifier de coordinateur d’une action de redressement  au sein de cette formation.

Dans une conférence de presse animée hier à Alger, Boucetta et ses partisans n’y sont pas allés par quatre chemins pour exprimer la nécessité d’aller vers un congrès extraordinaire.

Une telle option est présentée comme la «seule voie de salut à la crise actuelle que traverse le parti», est-il écrit dans «la Déclaration d’Akbou» qui fait référence à la  première réunion des redresseurs du RCD tenue le 9 février dernier dans la ville d’Akbou, à Béjaïa. Rabah Boucetta  mettra en exergue, lors de sa conférence, les reproches faits à l’actuelle direction du parti :

«Ses connivences, déclarées ou inavouées, avec le pouvoir en place, en sus d’une série de dérives et de violations du règlement intérieur du parti.»

«Le principe d’allégeance avec le pouvoir prime de plus en plus dans les instances dirigeantes du RCD»,  a encore ajouté le conférencier qui qualifie le dernier congrès de «simulacre» qui a contribué à semer la division au sein du parti.

Et ce n’est pas tout. L’ancien secrétaire national du parti ira même jusqu’à remettre en cause l’élection de Mohsen Belabbès au poste de président du parti.

«Il a été coopté et non élu», accuse-t-il en dénonçant le fait que d’autres postulants ayant présenté leur candidature pour succéder à Saïd Sadi, à l’exemple de Mahmoud Bouzidi de la wilaya de Béjaïa, ont été «mis à l’écart».

57 membres du conseil national parmi les redresseurs

«Il y a eu fraude lors de l’élection de l’actuel président du parti», ont  encore dénoncé les partisans de Rabah Boucetta,  alors que dans «la Déclaration d’Akbou», il est indiqué que  cette fraude a même entaché la désignation des membres du conseil national. A propos de ce conseil, le conférencier a soutenu que 57 de ses membres sont désormais d’accord pour la tenue d’un congrès extraordinaire.

Toutefois, pour qu’une telle option puisse voir le jour, cela nécessite sa validation par les 2/3 du conseil  national, soit l’équivalent de 180 de ses membres, précisera encore Rabah Boucetta.

Ce dernier et ses partisans se disent convaincus que la situation qui prévaut actuellement  au sein des structures dirigeantes du parti atteste «d’une déliquescence dans laquelle se débat  le RCD, réduit à un club d’amis et coupé de la base militante du pays».

«Au lieu de prendre la  mesure de ces dérives, la direction continue à pratiquer la politique de l’autruche, étouffant toute voix discordante et à réduire toute velléité de réforme  au sein du parti»,  est-il souligné  par ailleurs dans «la Déclaration d’Akbou».

Karim Aoudia