Le ministre de l’Education ne dispose que de 15 jours pour convaincre les syndicats de la nécessité de surseoir à leur option de protestation à la prochaine rentrée des classes. Boubekeur Benbouzid, s’exprimant à la Télévision nationale, n’a pas fait de propositions concrètes pour rassurer et convaincre les enseignants que leurs revendications trouveront un écho favorable auprès des autorités publiques. Il s’est plutôt limité à des promesses superflues qui n’apportent pas de réponse aux problèmes posés.
C’est du moins le cas pour le dossier des œuvres sociales, qui risque de constituer le principal point de discorde et provoquer de véritables remous durant l’année scolaire 2011/2012. En fait, Benbouzid a affirmé que le dossier lié à la gestion des prestations sociales, qui figure parmi les préoccupations du syndicat du secteur, «trouvera une voie de règlement». Mais sans pour autant préciser la manière avec laquelle il compte agir et les mesures prises à cet effet. Ajoutant que le volet lié à l’action de solidarité est un problème auquel «nous trouverons une solution», sans plus de détails. Pourtant, ce point précis a suscité un grand mécontentement parmi les syndicats qui avaient fait part de leurs appréhensions quant au fait de confier la gestion des fonds des œuvres sociales à des commissions des établissements éducatifs qui aurait, selon eux, entre autres conséquences «l’annulation» du principe de solidarité sur lequel sont fondées les œuvres sociales en raison du fractionnement des fonds. L’autre problème de fond qui reste en suspens est celui des augmentations de salaires. En fait, le personnel de l’éducation estime, avec beaucoup de déception, que les augmentations dont il a bénéficiées sont inférieures à celles d’autres secteurs. Le ministre de tutelle a rétorqué en rappelant la création d’une commission chargée de vérifier la véracité des faits. «En cas de confirmation, cela atteste d’une absence d’équité dans la répartition des salaires», a-t-il fait remarquer avant de souligner que «le gouvernement s’emploie à ce que tout le monde bénéficie de salaires équitables». Il a toutefois rappelé que son secteur compte parmi les premiers à avoir bénéficié d’augmentations de salaires, outre les indemnités versées en mai dernier. Au sujet de la révision de la prime de zone (Sud), le ministre de l’Education souligne qu’elle concerne tous les secteurs sans exception, ajoutant avoir demandé au gouvernement de trouver une solution à ce problème qui nécessite la révision de certains textes juridiques. Concernant les enseignants contractuels, il dira que cette question a d’ores et déjà été résolue et «d’ici la rentrée prochaine les choses prendront leur cours normal». Toutefois, force est de relever que le nombre d’enseignants contractuels dépasse de loin le nombre de ceux qui ont été régularisés, ce qui fait craindre la poursuite de la protestation par les centaines de contractuels qui se disent lésés. Aussi, faut-il rappeler que bien d’autres revendications telles que le régime indemnitaire, le statut particulier, la médecine du travail, la retraite et le logement, attendent un règlement, faute de quoi, l’année scolaire risque, à nouveau, de connaître des perturbations.
Aomar Fekrache