Des médecins boudent le vaccin
Alors que le ministre de la Santé vient d’assurer que le vaccin contre la grippe A/H1N1 ne présente aucun danger de santé publique, les médecins du centre hospitalo-universitaire d’Oran refusent, pour leur part, de se faire vacciner et polémiquent de ce fait sur les effets de ce vaccin.
En effet, «la majorité des médecins boude le Tamiflu, vaccin antigrippal prévenant du virus A/H1N1, notamment les résidants opérant au service Maternité», indique un médecin.
«Nous attendons les analyses de l’Institut Pasteur à Alger et nous ferons, à titre privé, un comparatif avec les études effectuées en Occident quant aux effets de ce vaccin nouveau et inexpérimenté», ajoute un autre médecin, qui n’argumentera pas plus et nous demandera de nous «documenter sur internet».
Pour sa part, le ministre de la Santé, Saïd Barkat, a rassuré, jeudi à Alger, les citoyens que le vaccin contre la grippe A/H1N1, dont l’Algérie a reçu le premier lot, ne présentait aucun risque. Le ministre, qui répondait à une préoccupation formulée par un membre du Conseil de la Nation, a affirmé que «le vaccin ne présente aucun risque sur la santé des citoyens contrairement à ce que veulent faire croire certaines parties.
Il est tout à fait normal que chaque vaccin présente des effets secondaires mais celui acquis par l’Algérie est certifié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ne présente donc aucun danger sur la santé publique», a-t-il précisé.
Pour rappel, le nombre des cas confirmés de personnes atteintes de grippe A/H1N1 est arrêté mercredi à 445 cas, tous hospitalisés, et 19 décès.
L’Algérie a reçu un premier lot de 450.000 doses du vaccin, qui fait partie d’un lot global de 20 millions de doses. Le vaccin se trouve actuellement à l’Institut Pasteur, où il est soumis à des analyses avant d’entamer la vaccination selon les priorités sanitaires.
Au CHU d’Oran, les vaccinations concernent en premier lieu le personnel, à commencer par les agents de la sécurité et les infirmiers, les médecins continuant à bouder le Tamiflu, laissant place à un débat entre le personnel médical et paramédical pour que les appréhensions s’étendent jusqu’à la population, qui reste toujours mal informée, malgré la campagne menée par les services concernés.
En outre, notons que le pavillon 5 devra être rouvert cette semaine après avoir été fermé ; les éléments du CHU ayant suspecté la présence du virus A/H1N1. La désinfection est terminée au niveau du pavillon 5 mais la maternité reste un nid où «abonde le virus», selon un médecin, qui fait référence aux cas de décès.
R. Benchikh