Face à la crise du Mali et les difficultés politiques régionales,Ouyahia dans l’habit du rassembleur

Face à la crise du Mali et les difficultés politiques régionales,Ouyahia dans l’habit du rassembleur

«Quand nous serons unis autour du pays et de ses principes immuables mais avec des opinions politiques diverses, divergentes, dès lors, nous pourrions être sereins au sujet de notre pays.» C’est après avoir disserté sur les 50 ans de l’indépendance de l’Algérie, sur le bilan réalisé durant cette période et défendu les listes présentées par le RND, que Ahmed Ouyahia est arrivé à cette conclusion.

L’ex-Premier ministre qui est venu à Boumerdès animer un meeting, estime que la situation dans le monde, aux plans économique et politique, n’est pas fameuse et fait craindre le pire. «Le monde à nos portes vit une mauvaise situation. Voyons les difficultés des autres pays. L’Algérie tente de convaincre un grand nombre de pays de tenter d’éloigner l’intervention militaire au Mali. Pourquoi ? Parce que tout simplement notre stabilité est liée à la stabilité de nos voisins. Notre unité territoriale est liée à l’unité territoriale de nos voisins. Ce sont là des principes qui gouvernent les créations des pays africains. Nous disons non à la partition du Mali. Vous voyez donc que la situation n’est pas fameuse. Nous devons renforcer la stabilité de notre pays aux niveau local et national.» Appuyant son assertion, il remonte dans l’histoire du pays jusqu’à 1995 pour citer le contrat de Sant’Egidio qui a, selon lui, failli ouvrir une brèche à la partition du pays. «C’est grâce au refus populaire que l’intervention décidée à Sant’Egidio a été repoussée. Alors que l’Algérie faisait face au terrorisme dans le contexte économique pénible, les Algériens avaient dit non. C’est ce front de refus qui a préservé l’Algérie de sa perte.» «Nous remercions Dieu, matin et soir, quant à la situation de l’Algérie. » «Des pays plus puissants que l’Algérie font des réductions salariales et sont étranglés par la dette. Au plan politique, certains s’attendaient à ce que l’Algérie entre dans le tourbillon du printemps arabe. C’est vrai, nous faisons partie de la civilisation arabo-musulmane, mais notre printemps nous l’avons vécu en mars 1962.»

Bilan «positif»

Faisant le bilan des 50 années d’indépendance, Ouyahia estime que le bilan des réalisations est positif. «Nous fêterons le cinquantième anniversaire pendant toute l’année en cours non pas pour festoyer mais pour évaluer la marche de notre pays. De 1962 à 2012, l’Algérie est sortie des ténèbres vers le progrès. En 1962, il y avait la pauvreté, il y avait des khamès. Aujourd’hui, probablement Bouzegza manque de certaines choses. Il manque le gaz, les routes, le travail. En 1962, les Algériens de Bouzegza étaient des exilés dans leur pays. Si nous revisitons le passé ce n’est pas uniquement pour en disserter. Mais avec le passé, nous convaincrons nos jeunes que l’Algérie accomplira un grand destin. Aujourd’hui, le plus grand défi que doit affronter l’Algérie est la bataille de l’espoir, parce que l’espoir secoue les montagnes. Il y a également la bataille de la confiance. Nos jeunes ont besoin d’être convaincus qu’ils ont un destin dans ce pays et qu’ils ont droit à un travail, à un logement et qu’ils n’ont pas besoin de devenir harraga ou de monter au maquis comme ils l’ont fait par le passé pour détruire leur pays.» A la fin de son discours, le chef du RND a appelé les citoyens à voter massivement pour les candidats de son parti, gage, selon lui, de bonne gouvernance locale.

Abachi L.