Face à la chute des prix du pétrole : «On peut tenir 3 à 4 ans»

Face à la chute des prix du pétrole : «On peut tenir 3 à 4 ans»
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C’est l’affirmation du ministre du Commerce pour expliquer les moyens dont dispose l’Algérie afin de faire face à la chute des prix du pétrole. Une autre certitude avancée par Benyounès : «Il est hors de question de réduire l’importation des produits de première nécessité essentiels pour 2015.»

«Aujourd’hui, nous avons la chance de ne pas avoir de dette extérieure et d’avoir des réserves de change qui peuvent nous permettre de tenir entre 3 et 4 années», a assuré Amara Benyounes dans une déclaration à l’APS.  Le ministre  a révélé  en outre que le gouvernement ne va pas serrer la vis des importations, en particulier celles des produits alimentaires dont la facture, durant les 11 mois en 2014, a dépassé les 9 milliards de dollars. Pour les produits alimentaires dont les importations représentent 17%, des importations globales, «il n’y aura pas de baisse ni de réductions des achats de l’Algérie, car «la majorité écrasante se compose de produits essentiels (blé, sucre, huile…) qui constituent des produits de première nécessité pour le consommateur algérien», a affirmé le ministre . «Il est hors de question de réduire l’importation des produits essentiels sur l’année 2015», affirme M Benyounes. «Ce n’est pas du tout envisageable», a-t-il ajouté. Le ministre du Commerce confirme que, pour le moment, le gouvernement n’a pas encore ciblé les produits importés qui seront «gelés», crise des cours pétroliers oblige! Selon lui, la structure des produits importés ne sera pas, tellement, changée, dans les mois à venir, en dépit de la baisse vertigineuse des prix du pétrole. Car il s’agit, d’abord, «d’étudier la structure réelle des importations, avant de voir la possibilité d’en opérer des réductions, et quelles catégories d’importations doivent faire l’objet de réduction», a t-il expliqué. «Le gouvernement doit réagir d’une manière économique et non à travers des décisions administratives, à l’égard de cette question». Car selon M. Benyounes, les importations algériennes sont constituées de biens d’équipements et de matières premières agricoles et industrielles, à hauteur de 62%, qui «concourent à la création de la richesse nationale». En conséquence, «ces catégories de produits sont, «difficilement concernées par des restrictions en importations, car le programme d’investissement dans le secteur public ou privé nécessite l’importation d’un certain nombre d’équipements et de matières premières pour faire fonctionner les projets de développement», relève t-il. Le ministre a, par ailleurs, annoncé la mise en place de deux groupes de travail pour «définir les mesures de rationalisation des importations et de lutte contre l’évasion de capitaux».  Ce groupe de travail doit «remettre, dans les tout prochains jours, ses conclusions pour voir ce qu’il y a lieu de faire en matière de commerce extérieur», ajoute le ministre du Commerce. Pour autant, «il n’y a pas le feu», semble dire Amara Benyounes, pour qui «l’Algérie se trouve dans une situation très différente de celle de 1986», qui avait coïncidé avec le 3e choc pétrolier (1973, 1979).

Samia Lounes

LG Algérie