Le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, a, au cours de la dernière réunion de l’Opep, défendu la thèse qui consiste en la réduction du surplus de production estimé à deux millions de barils, enregistré sur le marché mondial pour freiner, un tant soit peu, cette chute des prix.
Au cours de la réunion de l’Opep tenue le 27 novembre dernier, l’Algérie a plaidé pour une baisse minimum de 5% de la production de l’Opep en coordination avec les pays non-Opep dans le but de stabiliser les prix qui poursuivaient une dégringolade sur le marché international. Le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, a défendu la thèse qui consiste en la réduction du surplus de production estimé à deux millions de barils, enregistré sur le marché mondial pour freiner, un tant soit peu, cette chute des prix. La position algérienne n’a finalement pas été retenue.
Les partisans du maintien de la production actuelle ont fini par gagner la bataille en avançant l’argument de préservation des parts de marché. En termes plus clairs, s’ils continuent à réduire leur production, arguent-ils, des parts de marché seront prises par les producteurs non-Opep. Ce qui risque de porter atteinte, avouent-ils, à la crédibilité et à la place de leur organisation sur le marché.
Toutefois, a indiqué le ministre lors d’une émission à la Télévision algérienne, “nous poursuivrons les négociations avec les pays producteurs membres de l’Opep et non-Opep afin de faire face à cette situation et de trouver une solution à ce problème qui n’arrange ni l’Opep ni les autres producteurs”. Par ailleurs, une rencontre informelle prévue au mois de février prochain précédera la réunion officielle de l’organisation au mois de juin prochain. Elle regroupera les grands producteurs de pétrole que sont le Venezuela, l’Arabie saoudite, la Russie et le Mexique.

Même si elle n’est pas invitée, a affirmé M. Yousfi, l’Algérie ne va pas rater cette occasion pour faire valoir ses arguments et essayer de convaincre ces pays quant à une réduction de la production impérative actuellement pour arrêter la baisse des prix du pétrole. Si celle-ci se poursuit encore, le recours à une réunion extraordinaire de l’Opep avant celle de juin sera possible dans le but d’examiner cette nouvelle donne sur le marché international. Sur le plan local, en cas de chute vertigineuse et continue des prix du Brent, le gouvernement va recourir, probablement, a-t-il signifié, à une loi des finances complémentaire pour 2015.
Interrogé sur les conséquences de cette baisse des cours sur l’économie nationale, le ministre refuse de parler de crise économique car, a-t-il relevé, l’Algérie dispose d’amortisseurs que sont le Fonds de régulation des recettes et le faible endettement extérieur. Pour le secteur de l’énergie, a ajouté le ministre, il a été recensé 116 champs pétroliers dont les études sont finalisées, et les travaux de recherche et d’exploitation seront lancés incessamment. “Mais la priorité des priorités pour notre pays, c’est de diversifier l’économie nationale en dehors des hydrocarbures. Un potentiel considérable dans l’agriculture, des opportunités d’investissement sont également énormes dans les secteurs de l’industrie et du tourisme”, a précisé le ministre. Les ressources en hydrocarbures, il faut le reconnaître, ne peuvent être intarissables et ne vont pas continuer à faire vivre éternellement le pays… D’où l’indispensable utilisation d’autres ressources énergétiques que recèle l’Algérie.