Le secrétaire d’État à la Communication a révélé les conclusions des ateliers chargés de réfléchir sur la violence dans les stades et a profité de cette occasion pour inviter la presse algérienne à ne pas “tomber dans le jeu des Égyptiens”.
La rencontre capitale qui mettra aux prises notre équipe nationale face à celle d’Égypte a été au centre d’une conférence de presse animée hier par le secrétaire d’État chargé de la Communication auprès du Premier ministre, Azzedine Mihoubi, au siège de son ministère. Objectif : réduire de la pression et de la guerre des mots qui opposent depuis quelque temps la presse des deux pays qui s’affrontent par presse interposée. Azzedine Mihoubi évoquera au passage le déplacement des journalistes en Égypte et celui des supporters pour lequel les autorités accordent une attention particulière afin d’éviter le scénario de 2004 à Sfax en Tunisie.
Ainsi dans ce contexte, Azzedine Mihoubi a convié la presse sportive nationale à débattre de cette situation et voir comment éviter d’accentuer ces hostilités dans l’intérêt de l’équipe nationale. Par conséquent, le secrétaire d’État chargé de la Communication a rappelé à ses invités le rôle que doit jouer la presse dans ce genre de situation, surtout qu’il s’agit d’un pays frère comme l’Égypte, d’autant plus que, selon lui, il ne s’agit que d’une partie de football qui ne se jouera indubitablement que sur le rectangle vert. Ceci intervient au moment même où certains dérapages sont signalés de part et d’autre. D’ailleurs dans ce sens, le secrétaire d’État indiquera que l’ambassade d’Algérie au Caire a déjà saisi les autorités égyptiennes sur ce cas, tout en exigeant des excuses.
Toujours dans ce sens, la présence de Mohamed Raouraoua au Caire aux côtés de son homologue égyptien vise à détendre l’atmosphère à quelques semaines de la rencontre. Présent aussi à cette rencontre, l’ambassadeur d’Algérie au Caire, Abdelkader Hadjar, était catégorique. “Il faut que la presse égyptienne cesse cette hystérie autour de cette rencontre qui ne doit se jouer que dans le rectangle vert. La presse égyptienne doit assumer tout ce qui adviendra si elle persiste dans cette voie. Il n’y a aucun intérêt pour semer la haine entre les deux peuples”, intervenant aux côtés des deux présidents de fédération. M. Mihoubi, lors de cette conférence, abonde dans le même sens pour apaiser les esprits. “Ce n’est qu’un match de 90 minutes qui se jouera dans un rectangle vert et cela ne doit en aucun cas dépasser ce cadre, j’ai eu à m’entretenir avec des responsables égyptiens par rapport à la montée des hostilités rapportées par la presse égyptienne et ils m’ont rassuré. Il ne faut pas non plus s’en tenir à quelques titres qui ont décidé de prendre cette voie afin de mettre la pression sur notre équipe nationale. Il faut savoir que l’EN a tous les atouts de son côté, et il ne faut pas tomber dans le jeu.
La presse égyptienne tente à travers cette campagne contre l’EN de faire changer de camp au doute et à la pression… C’est aussi pour cette raison que la fédération et le sélectionneur national ont décidé de mettre l’EN à l’abri de cette pression”, a-t-il expliqué. D’ailleurs, il a promis aux journalistes d’intervenir en personne auprès de M. Raouraoua afin de leur permettre d’avoir des informations sur l’EN. “Je vous promets que je serai votre meilleur avocat”, dira-t-il.
Auparavant, M. Mihoubi est revenu d’emblée sur les conclusions des ateliers qui ont planché sur le thème de “La violence dans les stades”, “La formation dans l’information sportive”, “L’amélioration de la communication entre les médias et les institutions sportives”, et “Le rôle de l’information dans la prévention de la violence dans les stades”. Ces ateliers ont été installés le 24 septembre dernier. Un travail de réflexion qui a fini par arrêter une charte sur l’éthique professionnelle dans le secteur de l’information sportive et l’assainissement du secteur de l’information sportive. Ces ateliers préconisent aux institutions sportives de mettre en place une stratégie particulière relative à l’information, l’instauration d’une carte professionnelle spécifique aux journalistes sportifs et autres accréditations, des formations organisées par les différentes institutions sportives au profit des journalistes.
Cela dit, ces conclusions astreignent les journalistes de se soumettre à l’éthique et à l’objectivité dans le traitement de l’information et de s’en tenir au principe selon lequel ce qui se dit et s’écrit n’est pas publiable.
Ce rapport préconise également aux journalistes de se mettre à jour à travers des formations techniques en matière de rédaction avec ses nouvelles techniques, un langage sain, une terminologie sportive exacte avec un guide des termes liés aux différentes disciplines sportives, ainsi que le recyclage des journalistes, entre autres. S’agissant de la violence dans les stades, le rapport recommande aux différentes émissions sportives audiovisuelles ou télévisées de se pencher plus souvent sur le phénomène. Avant son intervention, le secrétaire d’État s’est incliné à la mémoire de notre confrère Chawki Madani, décédé la semaine dernière.