Publié par Nawel Imès
Des pluies de plus en plus intenses, des vagues de chaleur qui durent dans le temps seront le lot de l’Algérie dans les prochaines années. Les phénomènes météorologiques auront inexorablement plus d’intensité. Météo Algérie s’adapte à cette réalité en mettant en place la carte de vigilance qui vient remplacer les bulletins météorologiques spéciaux (BMS).
Nawal Imés – Alger (Le Soir) – Tout comme le reste de la planète, l’Algérie est impactée par les changements climatiques qui ont comme conséquences directes la manifestation de phénomènes météorologiques de plus en plus spectaculaires.
Les prévisions ne sont pas très optimistes : l’intensité des pluies est appelée à augmenter de 20% par rapport à la moyenne annuelle. Une situation qui charriera dans son sillage une amplification des manifestations météorologiques extrêmes comme les inondations, les vagues de froid ou les vagues de chaleur. Qu’en est-il pour l’Algérie ? Les spécialistes de l’Office national de météorologie affirment que l’Algérie n’est pas à l’abri de ces changements. Ils estiment, en effet, que «la variabilité climatique opérée ces dernières années se manifeste de plus en plus par une augmentation des phénomènes extrêmes à l’image des pluies intenses, les vagues de froid ou de chaleur plus fréquentes ».
Ils assurent que «les quantités de pluies enregistrées dans certaines stations du pays en saison printanière en 2017 ont largement dépassé celles de la saison d’hiver de l’année dernière». Ces mêmes spécialistes évoquaient, hier, l’existence d’un décalage des saisons. Ils ont constaté que depuis quelques années, la quantité de pluie tombée au début de l’automne est souvent supérieure à celle enregistrée en hiver. Les jours chauds, quant à eux, sont de plus en plus nombreux.
En Méditerranée, le nombre de jours chauds est passé de 16 à 20 jours par an. Les projections pour l’Algérie font état de l’augmentation des jours chauds à horizon 2050 avec en parallèle une baisse de la pluviométrie. C’est dans ce contexte que l’ONM a décidé d’abandonner les BMS en faveur de la carte de vigilance. Mise en place en mars 2017, cette procédure de vigilance météorologique est un système d’alerte devant permettre de mieux protéger la population des phénomènes extrêmes. Il s’agit de la publication de cartes avec quatre codes couleurs, définissant chacun un niveau de vigilance et une conduite à tenir pour éviter de s’exposer aux risques.
Actuellement, les cartes prennent en compte six phénomènes, à savoir la canicule, le grand froid, les fortes précipitations, la neige, les orages, les vents violents et enfin les vents de sable. Ils sont émis à chaque fois que la situation l’exige. Ce dispositif est basé sur un découpage administratif par wilayas. Les cartes émises ont une validité de 24 heures et sont actualisées deux fois par jour en fonction de l’évolution de la situation. En plus de mettre en garde les différentes institutions concernées par les phénomènes climatiques, l’ONM adresse au grand public des informations sur les conduites à tenir dans les différentes situations que peut imposer un phénomène climatique.
N. I.