Fabrication de matériels des réseaux de distribution d’électricite et de gaz : Les ambitions de Guitouni

Fabrication de matériels des réseaux de distribution d’électricite et de gaz : Les ambitions de Guitouni

L’Algérie ne fabrique que 30% de ses besoins en matériels utilisés dans les réseaux de distribution électrique et gazier tandis que 70% proviennent de l’importation. Une équation qui doit, selon le ministre de l’Energie, être inversée puisque, assure-t-il, 40% des produits importés peuvent être fabriqués localement.

Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Pour le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, la fabrication et le montage de matériels électriques et gaziers en Algérie permettra de mettre fin à la dépendance de l’importation et de créer par là même des postes de travail. D’autant poursuit-il, une part importante de ces produits importés n’exige pas une grande technologie et peut être fabriquée localement. Pourtant, précise-t-il, seuls 30% de ce matériel sont actuellement fabriqués en Algérie. «Sur les 70% importés, 40% peuvent être réalisés localement et les 30% restants représentent un matériel de haute technicité», a-t-il détaillé lors de la Journée pour l’incitation à la fabrication en Algérie de matériels électriques et gaziers, tenue jeudi dernier à l’Institut de formation en électricité et gaz (Ifeg) de Ben Aknoun, à Alger.

Mustapha Guitouni souligne, par ailleurs, l’absence d’une cartographie industrielle nationale qui, selon lui, permet de connaître les produits fabriqués localement dans le domaine électrique et gazier.

Rappelant que l’Algérie dispose de 270 usines agréées dans ce créneau dont 120 sont algériennes, soit 44% du total des entreprises agréées, il fait constater que les capacités de production restent «très éparpillées». «Nous ne pouvons plus nous permettre d’être dispersés et de perdre des milliers de devises. Trouvez-vous normal que la matière première algérienne soit exportée ensuite rachetée en produit fini ?», s’indigne-t-il.

Pour développer une industrie locale de matériels électriques et gaziers des réseaux de distribution, le ministre insiste sur une «réelle connexion» entre le groupe Sonelgaz et les industriels nationaux. «Entre l’électricité et le gaz, 5 000 articles sont utilisés. Il faut que nous puissions fabriquer au moins 3 000 d’entre eux», dit-il encore.

Déplorant le caractère «frileux» des industriels nationaux, Guitouni assure qu’un énorme marché s’offre à eux pour répondre aux besoins nationaux mais aussi pour exporter aux pays voisins notamment sur le marché africain qu’il qualifie de «vierge» et de «promoteur». De son côté, le P-dg de Sonelgaz, Mohamed Arkab, estime que le développement de l’intégration industrielle dans la production nationale est devenu, aujourd’hui, une priorité et une orientation stratégique. Il souligne ainsi l’impératif d’alléger au maximum la facture de l’importation des produits industriels semi-finis et intermédiaires.

«Plus de 300 composants industriels sont utilisés aujourd’hui, pour la réalisation et la maintenance de nos réseaux de distribution d’électricité et de gaz. Ils sont importés en totalité de l’étranger.

Une part importante de ce matériel peut être usinée et fabriquée par vos entreprises et qui peuvent être produits localement à des taux compétitifs et rentables», dit-il en s’adressant aux chefs d’entreprise et investisseurs présents dans la salle.

Pour sa part, le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, assure que l’industrie algérienne se renforce chaque jour et progresse à un rythme «très rapide». «On la disait morte ! Elle n’est pas morte et elle est sur la bonne voie», dit-il. D’ailleurs, poursuit-il, «les statistiques du premier trimestre 2018 montrent cette même tendance».

Ry. N.